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Montréal, je t'aime: sept artistes iraniennes partagent leur vision de la métropole

Montréal, je t’aime: c’est le titre d’une exposition mettant en vedette sept artistes peintres iraniennes. Inspirées par leur vie montréalaise, elles utilisent leur art pour partager leurs visions uniques de l’immigration, du voyage et de l’intégration.

Par Frédérique Charest

Dans cette exposition, la cité est présentée telle que les artistes la voient; à la fois rêvée et bien réelle. Elles explorent, d’un regard propre à l’immigrante, le paysage urbain, social et culturel de leur ville d’adoption tout en y témoignant de leur passé et de leur nouvelle vie.

« Elles sont très heureuses de vivre ici. Ça représente un accomplissement et un espace de liberté, surtout en tant que femme », explique Olga Pudelko, directrice de la galerie Mekic.

Plus qu’une déclaration d’amour à la ville, l’exposition se veut une ode à la liberté.

« Vous savez, en Iran, les femmes s’habillent avec soin et se maquillent beaucoup, peut-être parce qu’elles doivent se couvrir. Mais ici, elles ont l’impression que peu importe les vêtements qu’elles portent ou les activités qu’elles font, elles peuvent être telles qu’elles le sont réellement, que tout leur est permis. »

Un lieu de rencontre

La galerie d’art Mekic, située sur le Plateau-Mont-Royal, est à la fois une salle d’exposition et un centre culturel et a pour but de promouvoir la création, la culture et la littérature de l’Iran et du Moyen-Orient.

En plus de présenter des expositions, la galerie offre des conférences et des soirées musicales. C’est lors de ces rencontres que les sept artistes qui ont créé Montréal, je t’aime se sont rencontrées.

« Lors de ces soirées culturelles, à plusieurs reprises, il y a eu des discussions portant sur leur vie en Iran en comparaison avec celle qu’elles vivent ici. J’ai senti que chacune avait envie de s’exprimer sur sa ville d’adoption. Quand je les ai entendues parler, j’ai eu l’idée d’en faire une exposition », raconte Mme Pudelko.

Humour et clins d’œil

Selon Mme Pudelko, l’exposition propose un ton parfois humoristique. En exemple, elle souligne une photo sur laquelle on voit une femme dont le corps est habillé d’un côté à l’iranienne, avec un manteau, des chaussures et un foulard, et de l’autre, à la québécoise, avec un capuchon, des gants et des bottes.

« Pendant qu’on examine de près, met en question, discute encore et encore de la problématique des codes vestimentaires, symboles par excellence de l’oppression féminine, je désire faire un clin d’œil tant aux femmes iraniennes qu’aux femmes québécoises en leur disant que je suis venue ici en espérant pouvoir enlever et me débarrasser définitivement du foulard et du manteau imposés pour enfin jouir de ma liberté de mouvements, de gestes et de démarche. Finalement, je me retrouve emmitouflée, encore davantage, et ce pendant les six longs mois d’hiver imposés non par un dogme idéologique et spirituel, mais par Dame nature elle-même », ironise Nazanin Afshar, l’une des sept exposantes.

Une autre artiste reprend à ses fins les logos d’Hydro-Québec, du métro et de la Ville de Montréal.

« Les signes, les acronymes et les pictogrammes marquent le paysage de chaque ville. Constituant souvent un ensemble de premiers repères dans un nouvel environnement, ils guident, ils facilitent la découverte et l’apprivoisement. Vivant à Montréal depuis seulement six mois, je les cherche et je les suis afin de découvrir et de comprendre ma nouvelle ville et son quotidien », partage Elham Parsian.

Artistes participantes : Nazanin Afshar, Maryam Izadifard, Ronak Kordestani, Elham Parsian, Naghmeh Sharifi, Mehrnaz Tanbakoosaz, Maryam Tavaf. L’exposition se poursuit jusqu’au 20 mai, à la galerie Mekic (4438, rue de la Roche).

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