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Jeanne Mance racontée aux enfants et aux aînés

Tranchemontagne Daphnée - TC Media
Alors que le débat autour de la refonte des cours d’histoire au Québec fait rage, Annabel Loyola, réalisatrice du documentaire La folle entreprise : sur les pas de Jeanne Mance, s’apprête à faire le tour des écoles et des résidences pour personnes âgées afin de réhabiliter ce personnage historique longtemps oublié.

En mai 2012, la Ville de Montréal reconnaissait officiellement Jeanne Mance comme cofondatrice de la métropole québécoise, aux côtés de Paul de Chomedey de Maisonneuve . Au même moment, le film de Mme Loyola sortait en DVD.

Près d’un an plus tard, la femme originaire de Langres – soit la même petite ville de « campagne française perdue » qui a vu naître son héroïne – pousse son projet plus loin. En collaboration avec la Société d’histoire et de généalogie du Plateau-Mont-Royal, elle propose une ciné-rencontre intitulé Des images, de l’Histoire et des mots : Jeanne Mance racontée aux enfants et aux aînés du Plateau-Mont-Royal. Celle-ci s’arrêtera dans sept classes de cinquième et sixième années des écoles Lanaudière, Saint-Louis-de-Gonzague et Paul-Bruschési, ainsi qu’aux centre d’hébergement Jean-De La Lande et Armand-Lavergne et le centre communautaire pour aînés Projet changement.

Au cour de ces rencontres, les participants visionnent le film et en discutent avec la documentariste. Dans les écoles, l’activité se clôture avec un jeu interactif numérique à la fois ludique et didactique sur l’histoire de Jeanne Mance et sur le processus de création d’un film documentaire.

« On me dit souvent que Jeanne Mance, c’est une rue, un parc ou un hôpital. Les gens ne savent pas qui elle est. Ce film, c’est une façon d’amener l’histoire à travers l’art, par une démarche plus personnelle, plus intimiste. On découvre le personnage autrement qu’avec une voix narrative », soutient Mme Loyola.

Poser un regard critique sur l’histoire

Questionnée à savoir pourquoi il est important de diffuser l’histoire de Jeanne Mance, Mme Loyola explique qu’il s’agit une façon de questionner les gens sur leurs connaissances et de les inciter à avoir une lecture plus critique de ce qu’on leur apprend.

« Je crois qu’il faut réintégrer l’aspect chronologique dans l’enseignement de l’histoire. Comprendre ce qui s’est passé qui nous permet de savoir vers quoi l’on s’en va. Je ne sais pas comment on peut faire la part des choses, analyser et apporter sa propre réflexion [quand il nous manque des pièces du puzzle].

« On doit se souvenir qu’on a oublié, afin de ne pas oublier de nouveau. Dans le cas de Jeanne Mance, il y avait pourtant des traces de sa contribution dans les documents et les médias de l’époque. On doit questionner ce qu’on nous présente », plaide Mme Loyola, avec passion.

S’il est facile de rectifier les faits auprès de jeunes à qui l’on raconte la fondation de Montréal pour la première fois, qu’en est-il des aînés, qui eux, doivent « réapprendre » leur histoire?

Mme Loyola estime que ce contact est riche en apprentissages et cite un témoignage qu’elle a reçu de la part d’une nonagénaire qui a participé à l’une de ses activités.

« Ce documentaire me rend très triste et très heureuse à la fois. Je suis triste, car j’ai l’impression qu’on m’a menti toute ma vie sur mon histoire, mais je suis très heureuse, car je l’ai su avant de mourir. »

Pour en savoir plus sur le documentaire ou les ciné-rencontres, on consulte le www.jeannemancefilm.com.

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