La recette (musicale) de Poulet Neige

Dans la vidéo, un homme, barbu, entre dans une maison. Il y trouve le Père Noël afféré aux fourneaux. Il sort un pistolet et l’abat d’un projectile. Puis, la vidéo se termine alors que le meurtrier explique que cette année, c’est lui qui s’occupe de donner les cadeaux ; il nous invite, si on a été sage, à télécharger une liste comprenant les compositions de 140 artistes, et ce, tout à fait gratuitement.

« Avec du recul, c’était peut-être un peu violent », mentionne Pierre-Alexandre. Ce à quoi Barbara rétorque : « Pendant deux semaines, tu n’arrêtais pas de rire en regardant cette vidéo. Tu aimais tellement l’idée. Moi, je voulais juste le kidnapper ». Rire du duo Poulet Neige.

La mort du Père Noël a entraîné une seule plainte, preuve que le cadeau offert par le meurtrier a semblé plaire aux amateurs de musique qui ont vu l’« assassinat » en question.

« Notre but était évidemment de faire parler de nous. La liste musicale offerte pendant le temps des fêtes nous a bien servis. Maintenant, on prépare d’autres actions qui auront une couleur digne de Poulet Neige. La Saint-Valentin arrive, on a prévu quelque chose », indique Pierre-Alexandre.

Cupidon peut dormir tranquille; Poulet Neige n’a pas l’intention de s’attaquer au chérubin ailé. C’est plutôt un spectacle déjanté (présenté le 10 février au Quai des brumes) que la compagnie prépare. Les groupes présents ce soir-là reprendront des chansons « kétaines » d’amour, anglaises, et les traduiront dans la langue de Molière.

Sérieux travail, approche relaxe

Lui a étudié en musique au Cégep Saint-Laurent. Il a son propre groupe et maintenant son propre label. Elle, elle chante, est écrivaine et a quitté la France pour venir étudier aux HEC. Ils appliquent tous deux « la folie dans le travail » comme philosophie professionnelle.

« On fait un travail de qualité pour ainsi être libre dans notre mise en marché et notre approche vis-à-vis les médias, le milieu musical et les artistes, dit Barbara. Poulet Neige, de toute façon, c’est un nom absurde et c’est aussi un personnage absurde. On ne se prend donc pas trop la tête. Les artistes que l’on représente sont sérieux dans leur démarche, évidemment, parce que la musique est viscérale pour eux. Par contre, on ne veut rien savoir des grosses têtes. On a un côté détendu et nos artistes aussi. C’est ça Poulet Neige. »

L’année 2012 pourrait bien être celle des artistes représentés par la compagnie qui a son bureau-loft sur la rue Clark, alors que les spectacles des Erewhon, Lac Estion et Ralf Wiggum s’accumulent et que Simon Kingsbury, l’autre artiste représenté par Poulet Neige, sera des Francouvertes 2012. Et voilà qu’on nouvelle recrue, Massicotte, sera bientôt membre en règle du Poulailler.