Soutenez

Vignettes dans le Petit Laurier: Une taxe «déguisée», croient des citoyens

Photo: Catherine Bouchard/TC Media

Alors que 127 noms ont suffi pour installer une zone de stationnement sur rue réservé aux résidents (SRRR) dans l’ensemble du Petit Laurier, dans Le Plateau-Mont-Royal, près de 300 citoyens ont déjà signé, en quatre jours, une pétition pour s’opposer au projet.

Plusieurs citoyens ont été surpris d’apprendre, le 27 mars dernier, que dès vendredi 17 avril, ils devront se procurer une vignette pour stationnement réservé aux résidents, au coût de 167$, par année, taxes incluses. Un total de 334 places seront installées, de 9h à 23h, sur les 1356 espaces que comptent le secteur, soit environ 30 %. Le tout représente un revenu supplémentaire de 50 100 $ pour l’arrondissement.

La saga a débuté alors que des résidents de la rue de Brébeuf ont lancé une pétition pour réclamer l’installation de vignettes sur leur tronçon de rue. Plus de 120 personnes ont signé la pétition, notamment en raison de la présence du parc Laurier qui rend difficile le stationnement sur cette rue.

Pierrette Saint-Pierre, l’instigatrice de la pétition de la rue de Brébeuf, en faveur de l’instauration de SRRR, était, pour sa part, aux anges.

«Ils viennent tout juste de les installer et je suis très contente! Avec l’ouverture de la piscine, ça aurait été l’enfer», souligne Mme Saint-Pierre.

L’administration Ferrandez a alors décidé d’installer la zone à l’ensemble du secteur, puisque c’était le dernier endroit sans SRRR dans Le Plateau-Mont-Royal.

«C’est une question d’équité. Le reste de l’arrondissement en a et en moyenne, ce sont 50% des zones qui sont réservées aux résidents. Ce sera seulement 30% dans la zone 151 (Petit Laurier)», a affirmé lors du conseil d’arrondissement, le maire, Luc Ferrandez.

Taxe déguisée
La plupart des résidents et commerçants interrogés par Le Plateau ont pour leur part indiqué être contre l’idée des vignettes, qu’ils qualifiaient de «taxe déguisée».

«Personnellement, je n’ai pas de voiture, alors ça ne m’affecte pas. Toutefois, mes amis possédant un véhicule sont tous contre et je peux les comprendre. Ça m’apparaît être une taxe déguisée. Ça fait 15 ans que je demeure ici et il n’y a jamais eu de problèmes de stationnement, alors pourquoi en créer?», soulève David Rogers, résident du secteur et propriétaire de Mariane Fabrique.

Même son de cloche du côté de Michel Pauzé, résident sur la rue de Brébeuf.

«Je demeure en face du parc Laurier et les espaces avec vignettes, installés en janvier, sont toujours vides. C’est une taxe supplémentaire. Il y a de la place pour tout le monde, sauf lors d’événements dans le parc Laurier. Ça m’apparaît excessif de mettre des vignettes pour 15 soirs pendant la période estivale où c’est plus difficile de se stationner», s’indigne le résident.

Lors du passage du Journal Le Plateau, vers 17h, le 9 avril, de nombreuses places de stationnement étaient disponibles.

Impacts
Le propriétaire de la fromagerie Fromentier sur l’avenue Laurier,  Darcy Desmarais, craint les impacts qu’auront l’installation de ces nouvelles vignettes sur son commerce.

«Ce n’est pas comme si c’était facile d’accès en transport en commun! Nous sommes loin à pied de la station Laurier. Si au moins le projet avait des parcomètres, ce serait moins pire, mais de façon générale, on crée un problème là où il n’y en avait pas», croit le commerçant.

L’instigatrice de la pétition contre la zone de vignettes, Stéphanie Labelle, elle-même commerçante, s’explique mal cette décision.

«On n’a jamais de difficulté à se stationner et là, ça va devenir difficile. La vignette travailleur, ça ne règle pas tout. Selon ce que le maire Ferrandez en a dit, c’est assez dispendieux et mon employé n’aura pas les moyens de se la procurer. Dans le domaine de la boulangerie, nous rentrons travailler parfois à 3 ou 4h du matin. On n’a donc pas le choix d’avoir une voiture. En plus, moi, j’ai un véhicule pour les livraisons et j’ai besoin qu’il soit à proximité. C’est sans compter l’impact que ça aura sur mon chiffre d’affaires si mes clients ont du mal à se stationner entre 9h et 18h», lance la propriétaire de la Pâtisserie Rhubarbe.

La conseillère Marianne Giguère souligne qu’il n’était pas possible de seulement mettre des SRRR sur de Brébeuf, puisque cela aurait déplacé le problème ailleurs.

«On ne voulait pas que les gens se stationnent sur une autre rue et que ça soit à recommencer ailleurs. La raison pour laquelle nous mettons de 9h à 23h, c’est que nous avons beaucoup de travailleurs autonomes dans l’arrondissement qui partent et reviennent dans la journée. Nous avons eu une demande très forte de la part des résidents du secteur et la grogne semble concentrée chez les commerçants de l’avenue Laurier. Nous souhaiterions qu’ils se regroupent en assocation, afin d’avoir un interlocuteur avec qui parler. On ne veut évidemment pas leur nuire», affirme Mme Giguère.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.