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Montréal-Kuujjuaq: la «quête du retour» d’un Montréalais

L'homme qui défie la distance à coup de guidon Photo: Gracieuseté/David Désilets

Pris d’envie de découvrir le vaste territoire québécois, Samuel Lalande-Markon a parcouru à vélo et en canot les 2600 kilomètres qui séparent Montréal de Kuujjuaq. Son appel de l’aventure s’étant transformé en appel de l’écriture, il publie La quête du retour, un livre racontant son périple.

L’homme originaire de Mercier-Est, habitant aujourd’hui à Rosemont, n’en est pas à sa première aventure. Depuis plus de 10 ans, il pratique plusieurs sports de plein air, ce qui l’a amené à traverser le Canada et les États-Unis à vélo. S’il avait exploré de larges pans du continent, le Québec lui demeurait trop peu familier. Après ses voyages, il a décidé de mettre le cap sur le Nunavik.

«Je voulais réaliser ce projet sur un territoire québécois. Après avoir parcouru plusieurs coins d’Amérique du Nord, j’avais envie de m’intéresser au territoire plus immédiat, le Nord-du-Québec», raconte celui qui est aussi musicien professionnel.

Le parcours du combattant

Pour l’homme qui s’adonne également à l’alpinisme et à l’escalade, l’expédition n’aura pas été un long fleuve tranquille. L’aventure qu’il a effectuée seul à vélo sur des routes isolées était jonchée d’obstacles. Il n’oublie pas cette série de crevaisons qui l’ont retardé dans son périple, un peu avant la rivière Matagami. Pour l’aider, les gens lui ont fait venir des pneus de la ville d’Amos en Abitibi-Témiscamingue.

Puis, en canot avec son ami David Désilets, il a dû transporter son matériel dans le bois pendant deux jours. «On a dormi deux nuits sur le portage; ça a été très éprouvant physiquement et mentalement, cet épisode-là», se souvient M. Lalande-Markon.

Le livre d’une aventure

Après son excursion, Samuel Lalande-Markon réalise au fil du temps que ce sont les difficultés rencontrées qui émergent de ses récits. Il préfère alors changer cette tendance négative en montrant aussi les autres aspects de son histoire, d’où le livre La quête du retour, paru aux Éditions Les heures bleues.

«Je sentais le besoin d’aller un peu plus loin, d’approfondir ma réflexion. C’est là que j’ai eu un appel pour l’écriture», justifie-t-il.

Le retour auquel fait allusion le titre du livre n’est pas celui qui mène vers la maison à la suite d’une mésaventure, mais bien celui qui ramène aux sources, à la nature, à un mode de vie plus simple et plus «connecté à la nature».

«La fin du livre m’amène à un constat qui est qu’au contraire, je me suis senti plus chez moi que jamais dans ce voyage-là, dans ce territoire-là. Un territoire qui dans le fond ne m’appartient pas, mais dans lequel j’ai l’impression de m’inscrire comme Québécois», explique l’auteur.

D’après l’aventurier, ce lien entre l’individu et la nature est au cœur de la sagesse autochtone.

Il revient donc de son exploration avec l’envie de partager avec les Québécois son «amour du territoire» et d’essayer de les rapprocher de ce dernier.

«Il faut considérer le territoire et les gens qui l’habitent comme un patrimoine. La beauté du territoire est un patrimoine qu’il faut préserver», conclut-il.

Après le trajet Montréal-Kuujjuaq qu’il a bouclé du 5 juillet au 4 août 2018, M. Lalande-Markon verra du pays encore. Cet été, il prévoit se rendre à la baie James.

 

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