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Un café autogéré ouvre ses portes dans Hochelaga

Photo: Arnaud Stopa TC Media

L’ouest d’Hochelaga retrouvera un café. Le café Rond-Point ouvre ses portes vendredi 2 juin, avec l’originalité d’être autogéré et inclusif, selon ses fondatrices.

Caroline Bourbonnais, Héloïse Lanouette et Chanel Fortin souhaitent faire de leur espace un lieu de rencontre communautaire où règne l’entraide sociale. «Si on permet aux organismes de partager leur savoir, cela va déculpabiliser les gens a chercher de l’aide quand ils en ont besoin», explique Héloïse Lanouette. «Et de déstigmatiser les personnes sur l’aide sociale ou les familles», ajoute Caroline Bourbonnais.

Pour ce faire, le café Rond-Point proposera des ateliers avec les organismes partenaires. Sur le menu, des tarifs «sociaux» sur le café et la nourriture, principalement composé de grilled-cheese, de carné à végétaliens. «Notre volonté est de démocratiser tous les types de bouffe qui reste, par ailleurs, assez chère» indique la diplômée en sciences humaines.

Les trois femmes, âgées de 20 à 31 ans, caressaient le rêve d’ouvrir un café depuis longtemps. Elles ont franchi le pas quand elles ont appris que le café Bobby McGee, qu’elles occupent maintenant, au 3213, rue Ontario Est, allait fermer. «On en parlait autour de trop de bières à l’Espace public qu’on idéalisait d’avoir ce local. Sa fermeture, ça nous donné un coup de pied au cul», avoue-t-elle franchement.

Les démarches pour financer leur projet ont été difficiles. Faire accepter un projet de restauration, qui plus est, organisé autour d’une coopérative de travail, n’est pas une sinécure. «On sort des standards. Ça rend frileux les réseaux d’investissements, même les Caisses Desjardins qui sont pourtant une coopérative», raconte Caroline Bourbonnais.

L’adoption d’un plan d’affaire «sérieux» leur permet toutefois d’obtenir une mise de fonds. «Les cafés misent sur les étudiants pour se lancer en affaire. Nous avons préféré miser sur les segments oubliés, comme les personnes préretraitées ou les familles. Peu d’endroits leur sont ouverts et c’est intimidant pour certains d’aller dans des cafés branchés», explique Héloïse Lanouette.

Féministes

Les opérantes de la coopérative aimeraient démontrer qu’en étant une femme, qui plus est jeune, il est possible de se lancer dans des projets ambitieux. «Le local du Bobby McGee, on n’y croyait pas. Mais les aléas de la vie ont permis qu’on puisse y accéder», confie Héloïse Lanouette.

D’ailleurs, même si elles ne sont pas fermées à recruter des membres masculins, elles pourront compter durant l’été sur trois autres femmes. «Il existe toujours un plafond de verre, notamment dans les postes de gestion, pour les femmes. L’empowerment [autonomisation] fait aussi parti de nos objectifs.»

Le choix du modèle coopératif était alors une évidence. «Nous voulons aussi transmettre une vision moins hiérarchique des relations de travail, autant dans les décisions d’investissements que des salaires et montrer que ce modèle est pérenne», conclut Héloïse Lanouette.

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