Beaucoup d’entreprises de l’Est montréalais se disent incertaines quant à leur avenir
La crise du coronavirus fait très mal aux entreprises, confirment les résultats préliminaires d’un sondage lancé par la Chambre de commerce de l’Est de Montréal (CCEM). Près d’une compagnie sondée sur deux avoue ne pas être confiante d’avoir les reins assez solides pour demeurer en affaires.
Les 70 répondants qui ont participé au questionnaire en ligne jusqu’à présent dévoilent une dure réalité.
La majorité n’a pas été en mesure de se prononcer sur ce qui adviendrait de leur entreprise durant les six prochains mois; 43 % se disent même «incertains» quant à leur avenir.
Les trois quarts des répondants affirment que la pandémie de COVID-19 a eu des impacts négatifs sur leurs activités. Près de 30 % des sondés ont été forcés de suspendre leurs affaires, tandis que 43 % connaissent un ralentissement.
De plus, 40 % des participants indiquent avoir procédé à des mises à pied temporaires lors des dernières semaines.
D’ailleurs, plusieurs des membres ont été obligés de revoir leur manière de fonctionner, le tiers ayant répondu que le télétravail avait été adopté dans une certaine mesure.
Besoin d’aide
Le sondage mené par la CCEM révèle que la recherche d’aide financière est une préoccupation majeure chez les gens d’affaires.
Un peu plus 80 % des répondants affirme vouloir recourir au programme d’urgence du gouvernement fédéral.
Aussi, 54 % d’entre eux voulaient tenter leur chance pour un support auprès du gouvernement provincial, tandis que 40 % se disaient prêt à faire appel à des solutions auprès des institutions financières.
Le sondage a été mis en ligne le 30 mars dernier et est disponible pendant une semaine.
Comprendre la réalité des membres
Bien que ces données soient préliminaires, Christine Fréchette, présidente-directrice générale de la CCEM, croit que celles-ci démontrent qu’il sera important pour son organisation d’offrir des solutions à ses membres pour les aider à sortir de la crise.
«Nous avons lancé ce sondage afin d’avoir une meilleure idée des effets de la crise sur nos membres, pour faire en sorte de bien comprendre la situation. Cela nous permettra de mieux les représenter et de savoir comment les aider», insiste-t-elle.
Le contexte de la pandémie aurait créé une foule de nouveaux besoins, souligne Mme Fréchette.
Si les prochaines semaines seront très difficiles pour certaines entreprises à cause du manque de revenus, d’autres secteurs, tels que celui de l’alimentation, doivent s’approvisionner en ressources et en main d’œuvre pour répondre à la demande.
Par ailleurs, un appel a été lancé auprès des manufacturiers étant capables de produire de l’équipement médical afin d’aider l’État à combattre la COVID-19.
Déjà, plusieurs compagnies ont proposé de fabriquer gants, masques, blouses de protection et gels désinfectants, affirme la présidente-directrice générale. Les noms de ces entreprises n’a toutefois pas été dévoilé.
Réseauter autrement
Il faut oublier les partenariats créés autour d’un diner d’affaires et d’une poignée de main, distanciation sociale oblige. La CCEM devra donc revoir sa façon de tisser des liens entre ses membres, un des aspects majeurs de sa mission.
«Vous comprendrez que faire du réseautage traditionnel est impossible en ce moment. On ne peut pas faire des conférences ou tout autre événement du genre. On compte beaucoup sur les Webinaires pour compenser.»
Déjà, deux de ces téléconférences sont prévues au mois d’avril, portant sur le thème des changements en entreprise et du télétravail.
La CCEM représente 1 200 membres et 32 000 entreprises situées à l’est du boulevard Saint-Laurent. Couvrant un territoire composé de 850 000 habitants et de 400 000 emplois, 83% de ses membres sont des PME.