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La chasse aux licornes est ouverte dans Hochelaga

Photo d'Audrey-Anne Néron
De retour aux études, Audrey-Anne Néron terminera sa formation en graphisme ce printemps. Photo: Jason Paré/Métro Média

Une résidente d’Hochelaga déclare la chasse aux licornes ouverte. Elle cache des petites affiches colorées dans l’espace public contenant des «conseils de licornes» afin de semer un peu de bonheur sur son chemin.

Audrey-Anne Néron a commencé à poser des affichettes le matin du 6 janvier, quelques heures avant la conférence de presse du premier ministre François Legault annonçant la mise en place d’un couvre-feu. Souffrant d’un trouble de la personnalité, cette conférence la rendait anxieuse et pour se changer les idées, elle a fait des petits dessins qu’elle a collés un peu partout dans la ville.

«Ce matin-là, j’ai décidé que je ne voulais pas savoir ce qui allait se passer et que j’allais être positive, peu importe ce qui allait arriver.»

Habitant dans Hochelaga, elle a marché ce jour-là jusqu’à la Place des Arts. Elle a alors placé ses dessins à des endroits iconiques du coin.

«Je les appelle les licornes, parce que c’est un calendrier vraiment cheap que j’ai acheté en 2020 qui s’appelait Advice From a Unicorn que j’ai payé deux piasses dans les soldes.»

Chaque jour contient un conseil de licorne. Elle utilise donc les pages de ce calendrier et elle fait une illustration au verso. Puis, elle les laisse dans l’espace public afin que les résidents les trouvent, les prennent et les partagent.

«Je voulais vraiment que ce soit léger et rigolo. Je mets des petites couleurs simples».

Depuis le 6 janvier, elle fait cinq à six nouveaux dessins qu’elle cache dans le quartier d’Hochelaga.

De l’art naïf

Via les réseaux sociaux, elle a demandé aux gens s’ils voulaient chasser les licornes, laissant des indices pour les trouver.

Suscitant un certain intérêt, dont auprès de petites filles, Audrey-Anne a lancé par la suite le concept des «licornes à domicile».

«Je demande aux gens de fabriquer des nids à licornes avec ce qu’ils ont à portée de main, comme des boîtes à chaussures avec des paillettes, explique l’artiste. Je m’engage à aller porter une illustration personnalisée dans le nid de la licorne. Rendu là, on dit que la licorne a été adoptée pour la vie.»

Elle raconte que certaines petites filles lui ont aussi laissé des dessins dans les boîtes, ce qui lui a fait chaud au cœur.

Actuellement étudiante en design graphique au Collège Ahuntsic, Audrey-Anne affirme que certains de ses collègues aimeraient lui emboîter le pas, ce qui permettrait d’étendre le concept dans d’autres arrondissements.

«J’ai aimé les arcs-en-ciel, mais je pense que je voulais renouveler le mouvement.» – Audrey-Anne Néron, étudiante au Collège Ahuntsic

Cette initiative lui permet de tuer l’ennui et de bouger. C’est aussi un moyen de combattre sa dépendance au cannabis, un problème qu’il l’a amené à suivre une désintoxication en 2019.

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