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Roland Barbier, directeur général du CCH : l’homme de la situation

C'est vraiment Roland Barbier.
Roland Barbier, directeur général du Centre communautaire Hochelaga, bientôt retraité. Photo: Jason Paré/Métro Média

Directeur général du Centre communautaire Hochelaga (CCH) depuis 20 ans, Roland Barbier prendra sa retraite le 31 mars.

Combattre les inégalités et les injustices est le mot d’ordre de Roland Barbier depuis longtemps.

Embauché plus jeune chez Steinberg pour piler des caisses, il devient rapidement délégué syndical. Un rôle qu’il a joué pendant six ou sept ans.

«C’est un naturel. J’étais au primaire et je défendais les gens», se rappelle-t-il.

En 1991, il décide d’aller suivre un programme en science politique à l’Université. Le hasard l’amène par la suite à travailler comme bénévole pour le bureau de comté de Louise Harel dans Hochelaga-Maisonneuve, et après à peine un an, il se retrouve au cabinet de Parizeau lorsque la politicienne est nommée ministre de l’Emploi.

De retour au bureau de comté comme attaché politique, il s’occupe des dossiers des organismes et des citoyens du quartier.

Déjà à l’époque, M. Barbier utilise ses contacts pour venir en aide aux plus démunis et récupère les invendus et les surplus des entreprises, comme des chaussures de sport pour les enfants ou encore, des vêtements.

«Parfois, au bureau de comté, on en avait des boîtes qui débordaient de partout, raconte Louise Harel. J’étais vraiment contente qu’il puisse rendre service aux gens. Roland est un homme de cœur. Il a le souci de la dignité des gens.»

La crise du verglas

Lorsqu’on demande à Mme Harel une réalisation de M. Barbier qui l’a particulièrement impressionné, elle mentionne la crise du verglas qui a paralysé la région de Montréal en 1999.

«Roland a vraiment été l’homme de la situation pendant le verglas dans Hochelaga-Maisonneuve», affirme-t-elle.

M. Barbier prend l’initiative d’appeler le PDG du stade olympique afin de le persuader d’ouvrir les installations pour héberger les familles sans électricité en plein mois de janvier.

«Devant moi, j’ai Réal Ménard, député au fédéral. Il est venu nous rendre une visite, raconte-t-il. Je suis en train de parler avec le PDG et je lui dis qu’il faudrait ouvrir le stade. Il répond: «T’es qui toé ?».

Face aux réticences du PDG, M. Barbier donne le téléphone à M. Ménard. Il n’en fallut pas plus pour que le stade ouvre ses portes afin d’héberger plusieurs centaines de personnes.

Pour nourrir tout ce monde, M. Barbier convainc le propriétaire d’une épicerie Métro de préparer des sacs de denrées et organise du porte-à-porte pour informer la population.

Passer le flambeau

C’est la conjointe de M. Barbier, Carole Brière, qui reprendra la direction générale du CCH, dont elle s’occupait des opérations depuis dix ans.

Selon elle, la plus grande qualité de Roland Barbier, c’est sa générosité.

«Il n’en parle jamais, mais Roland est le créateur du Centre communautaire Hochelaga, affirme Mme Brière. La façon de penser, la façon humaine d’approcher les gens, le partage, l’entraide, la communauté, c’est Roland.»

Elle raconte qu’anciennement, l’organisme s’appelait les Loisirs Olympiques Sainte-Marie (OSM).

«Quand il a été embauché, c’était pour fermer les Loisirs OSM. Il a pris ça en main et il a créé le CCH afin d’en faire un organisme à but non lucratif.»

À 68 ans, Roland Barbier se dit serein avec sa décision. Il affirme que ses 20 ans dans le milieu communautaire à répondre aux besoins des gens du quartier et d’améliorer leur qualité de vie, lui ont apporté beaucoup de joie.

Il donne l’exemple récent d’un père monoparental qui a tout perdu à la suite d’un incendie. Le CCH lui a trouvé cuisinière, réfrigérateur, matelas, télévision et plusieurs autres articles.

S’il est fier de l’Opération sous zéro qui offre des habits de neige aux enfants depuis 2004, il se réjouit surtout de la reconnaissance que cela a apportée à l’organisme.

«Les premières années, on donnait 400 à 500 habits de neige. Cette année, c’est 5011 habits qu’on a offerts à des enfants partout au Québec.»

Même s’il a reçu la Médaille de l’Assemblée nationale et celle du Gouverneur, la plus belle récompense de M. Barbier, c’est les 7 M$ annoncés par l’arrondissement Mercier-Hochelaga-Maisonneuve pour l’agrandissement et la rénovation des locaux du CCH.

«Ça, c’est une reconnaissance incroyable, pour nous tous.»

Malgré sa retraite, Roland Barbier compte bien faire du bénévolat pour le CCH dans les années à venir.

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