À la recherche d’ilôts de chaleur près de la gare Anjou
Le secteur situé entre la gare d’Anjou et le cégep Marie-Victorin, avec ses grands axes routiers, ses vastes espaces commerciaux et son parc nature, est dans la mire du projet ILEAU, un programme du Conseil régional de l’environnement de Montréal (CRE-Montréal) qui soutient des projets de verdissement et d’aménagements pour lutter contre les îlots de chaleur dans l’est de la ville.
Le projet ILEAU, que l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) a récemment décidé de financer au-delà de juin prochain, s’intéresse à un secteur qui comprend l’intersection des boulevards Henri-Bourassa, Maurice-Duplessis et de l’autoroute 25, ainsi que divers espaces commerciaux et le parc-nature du Ruisseau De Montigny.
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«C’est sûr que tout le secteur industriel des 4e, 5e et 6e Avenues est un ilot de chaleur important, très asphalté, avec très, très peu de verdure et de végétation. Après, c’est sur que l’autoroute 25 est un lien asphalté qui amplifie les effets de chaleur en périodes de températures élevées», mentionne le coordonnateur du projet ILEAU, Emmanuel Rondia.
«Il y a aussi, ajoute-t-il, les secteurs entourant les entrepôts sur le boulevard Albert-Hudon – où il y a de grands espaces de stationnement et un potentiel d’aménagement urbain et de verdissement qui permettrait de réduire les ilots de chaleur – et les grands espaces appartenant aux concessionnaires automobiles, qui sont très minéralisés.»
Trame verte et bleue
Seul ilot de fraicheur dans le secteur, le parc-nature du Ruisseau-De Montigny est vu comme un véritable joyau avec son ruisseau à ciel ouvert. Il est aussi l’un des grands parcs et cours d’eau qui composeraient la Trame verte et bleue envisagée par le CRE-Montréal, entre le fleuve Saint-Laurent et la rivière des Prairies.
«L’idée c’est de voir comment relier tous ces parcs et en rendre l’accès plus facile pour tous les citoyens […], comment rendre les grands poumons verts de l’est accessibles aux citoyens»
– Emmanuel Rondia.
Une marche exploratoire menée le mercredi 19 avril dernier dans les environs a permis d’identifier des dizaines d’aménagements urbains et de verdissement à faire pour combattre les ilots de chaleur.
Ceux-ci sont associés à des problèmes respiratoires, d’asthme et de stress thermique, ainsi qu’à divers effets néfastes sur la qualité de l’air et les écosystèmes aquatiques, selon des études de l’INSPQ et de la Chaire de responsabilité sociale et de développement durable de l’UQAM.
Sécurité
La marche servait aussi à identifier des obstacles au transport actif sécuritaire, comme des feux piétons au décompte insuffisant, des rues mal éclairées ou l’absence de voies cyclables.
«Un bon arrimage entre la gare d’Anjou et le cégep Marie-Victorin, tant au niveau du transport que du verdissement, rendrait de grands services à la communauté collégiale et aux gens du quartier», estime la technicienne en environnement du cégep, Renée Lemieux.
La gare d’Anjou a fait l’objet d’un rapport du programme Tandem Montréal qui faisait notamment état, en novembre dernier, d’un sentiment d’insécurité lié à l’isolement des lieux et d’une mauvaise connectivité au transport collectif et au réseau cyclable.
L’arrondissement Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles tente actuellement d’acquérir des terrains commerciaux vacants afin d’y aménager un passage piétonnier entre le quai de la gare et le secteur résidentiel le plus près.