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Coiffure: la réouverture ne se fait pas en criant ciseau à Montréal-Nord

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Nathalie Brousseau, propriétaire du salon de coiffure Monselet. Photo: Olivier Faucher/Métro

L’engouement est si fort que les salons de coiffure de Montréal-Nord ne savent pas comment ils vont s’y prendre pour répondre à la demande. Chose certaine, les clients devront s’habituer à de nouvelles façons de faire.

«Tout le monde est dû!» lance avec humour la propriétaire du salon de coiffure Monselet, Nathalie Brousseau, qui attend de nombreux clients qui ont grand besoin d’une coupe de cheveux, après près de trois mois d’attente.

Mme Brousseau a dit recevoir de nombreux appels de clients habitués pendant le confinement. Certains lui ont demandé si elle souhaitait couper des cheveux en cachette, ce qu’elle a refusé.

«Il faut se respecter dans ça, dit-elle. On ne pouvait pas le faire.»

Le nombre de clients qui seront pressés de revenir pour une coupe de cheveux est trop élevé par rapport à sa capacité diminuée en raison des mesures sanitaires, ce qui l’inquiète.

«On ne peut plus prendre autant de clients qu’on prenait sur le fly. On va peut-être perdre des clients pour qui ça presse qui vont aller ailleurs.»

Une adaptation coûteuse

L’inquiétude est palpable aussi au salon de coiffure Coupe Ca, sur le boulevard Pie-IX à Montréal-Nord, déjà fortement affecté par l’accaparant chantier du SRB.

«Je ne sais pas comment les gens vont répondre, s’ils vont venir comme avant», dit le propriétaire, Aldo Louis, qui ne pourra prendre qu’un client à la fois pour respecter la distanciation sociale.

Le barbier ne manque toutefois pas de créativité pour trouver de nouvelles sources de revenus. «Ma fille Jessica a appris à faire les ongles, dit-il. Elle va me rejoindre et travailler ici.»

Si fonctionner à capacité réduite est une nouvelle réalité pour plusieurs salons de coiffure, le prix élevé des articles sanitaires, comme le désinfectant, les panneaux de protection et les visières, s’ajoute au fardeau financier.

«Je pense que je n’aurai pas le choix d’augmenter mes prix», admet M. Louis.

Au Salon Monselet, la décision est déjà prise. Des augmentations variant de 1$ à 5$ dépendant du service seront en vigueur à la réouverture.

«Juste mes deux panneaux pour séparer les clients, ça m’a coûté 500$» -Nathalie Brousseau, propriétaire du salon Monselet

Saison écourtée pour les esthéticiennes

Dans le monde de l’esthétique, la réalité n’est pas tout à fait la même à l’aube de la réouverture, même si beaucoup de clientes sont attendues le à partir du 15 juin. L’industrie a perdu deux de ses mois les plus achalandés en raison du confinement.

«Je préfère être réaliste, je pense que je perds 50% de ma clientèle, mentionne la propriétaire du salon Esthétique Anouk, Tanya Tremblay. Un aussi long laps de temps, ça encourage les gens de se raser, à utiliser d’autres méthodes. Et une fois que tu as goûté à ces méthodes-là, tu ne vas plus chez l’esthéticienne», ajoute-t-elle.

Un enjeu à court terme pour ce salon sera la conciliation travail-famille, alors que beaucoup d’enfants sont toujours à la maison.

«Ici, toutes nos travailleuses sont des jeunes mamans, explique Mme Tremblay. On n’a pas envie d’envoyer nos enfants à la garderie tout de suite et on n’est pas prioritaire. Toutes mes filles reviennent donc à temps partiel, même si la demande est là.»

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