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L’insécurité à Montréal-Nord va au-delà des fusillades

Ricardo Gustave
Ricardo Gustave a présenté les résultats partiels de sa recherche lors d’une assemblée citoyenne le 15 juillet. Photo: Anouk Lebel / Métro

Le sentiment d’insécurité à Montréal-Nord va bien au-delà des coups de feu et des fusillades, selon les résultats partiels d’une étude menée par Paroles d’ExcluEs. Tandis que les jeunes sentent qu’ils n’ont pas leur place dans le quartier, les mères ont peur pour leurs enfants.

«Le sentiment de sécurité, ça repose aussi sur comment on interagit avec nos voisins, le partage des lieux et les gestes d’incivilité», résume Ricardo Gustave, agent de recherche au sein de l’organisme de mobilisation citoyenne, en entrevue avec Métro.

Il a présenté les résultats préliminaires de la recherche lors d’une assemblée citoyenne sur le thème de la sécurité à Montréal-Nord, le 15 juillet. Il s’agissait de la première assemblée du genre depuis trois ans, en raison des rencontres limitées par la pandémie.

Des perceptions différentes

Trois focus groups menés en mai et juin auprès de personnes gravitant autour de l’organisme montrent des perceptions radicalement différentes de l’insécurité chez les jeunes et chez les mères.

Les jeunes ont rapporté se sentir «agressés» par le regard des autres et se faire souvent interpeller par la police. «On nous fait sentir que notre place n’est pas ici», auraient-ils dit dans le cadre de la recherche.

Quant à elles, les mères ont plutôt confié avoir peur pour leurs enfants. Certaines trouvent que les gens font de bruit, par exemple. «Les mères trouvent que les jeunes mettent leur musique trop forte, trop tard, ils jouent aux dés, consomment et vendent de la drogue», illustre Ricardo Gustave.

Ce sont des gestes assez banals, mais quand ça s’accumule, ça devient stressant: des jeunes qui fument, des gens qui jouent aux dés. Ce sont des situations qui créent de l’insécurité.

Ricardo Gustave. agent de recherche

Pistes de solutions

Après la présentation de ces résultats, les gens présents à l’assemblée ont réfléchi à des pistes de solution en petits groupes.

Des intervenants comme des travailleurs de rue, des mesures de soutien, de la formation et des ressources pour les parents, de même que des comités citoyens et de la médiation municipale font partie des solutions proposées.

«On va se pencher sur les solutions et on va rencontrer les citoyens et déterminer démocratiquement qu’est-ce qu’on peut faire, qu’est-ce qu’on doit prioriser selon les sphères d’action de Paroles d’ExcluEs», explique Ricardo Gustave.

Il entend aussi mener des entrevues individuelles pour approfondir le sujet, avant qu’un rapport final soit publié.

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