Soutenez

Loyal, Bennedict Mathurin redonne à son école de Montréal-Nord

Photo: Capture d'écran Twitter Bennedict Mathurin

«L’Étoile du Nord» Bennedict Mathurin, Nord-Montréalais d’origine haïtienne, a témoigné de son attachement à son parcours d’origine en offrant 10 000$ à son ancienne école primaire, Adélard-Desrosiers, située dans l’arrondissement où il a grandi. Le don est fait en association avec sa famille et Adidas, et il vise à améliorer le programme d’éducation physique de l’établissement.

«C’est entre les murs de cette école que l’athlète a eu l’occasion de développer sa passion pour le basketball et de mettre les premiers efforts nécessaires pour atteindre son rêve, aujourd’hui devenu une réalité», indique la famille Bennedict dans un communiqué.

Des chandails à l’effigie de Bennedict Mathurin, produits en édition limitée par Adidas, seront offerts à l’équipe de basketball de l’école, formée de plusieurs jeunes qui perçoivent l’athlète comme une réelle inspiration pour la communauté haïtienne et celle de Montréal-Nord.

L’athlète de 20 ans qui évolue avec les Indiana Pacers dans la NBA apparaît cette semaine dans une production vidéo signée Adidas. D’une durée d’une minute, la séquence retrace le parcours de celui qu’on surnomme l’«Étoile du Nord», en mettant l’accent sur son quartier d’enfance.

Un film mettant en lumière le parcours de Bennedict Mathurin, raconté par sa sœur;

Le décès de son grand frère

«Agressif et possessif» à la suite du décès de son grand frère vers l’âge de 13 ans, Bennedict Mathurin avait besoin d’évacuer son trop plein.

«Mon grand frère n’était plus là. Je me disais que cela allait être plus dur pour moi de me calmer. J’avais besoin de lui pour me guider, mais…», expliquait l’athlète lors d’une entrevue avec Métro en 2019. Benedict Mathurin n’a jamais connu son père non plus et s’est pratiquement construit seul avec de l’aide de sa mère, sa soeur et quelques membres de la communauté haïtienne.

Frapper et taper dans le ballon semblaient l’aider et le Tournoi de basket de rue à Montréal-Nord, organisé par la Maison des jeunes Louverture depuis plus de trente ans, s’est révélé l’exutoire par excellence pour le jeune garçon.

On est alors en 2014 et le Tournoi, en plein essor, accueille des jeunes de 15 à 17 ans, ce qui l’excluait d’office d’une participation.

J’ai dû mentir sur mon âge pour pouvoir jouer.

Bennedict Mathurin, en entrevue avec Métro en 2019.

«Un jour, il manquait une équipe dans le cadre du Tournoi. J’ai alors vite rassemblé des amis de 12, 13 ans qui jouaient dans le parc et je suis allé voir l’organisation pour leur dire que j’en avais une équipe, moi. Et puis, on a joué», racontait-il. Alors qu’il jouait aux États-Unis, le basketteur est revenu en 2019 à Montréal-Nord comme président d’honeur du tournoi qui l’a vu évoluer.

Repêché dans la rue

Mesurant déjà 6 pieds 5 pouces et avec une ossature robuste, Bennedict Mathurin se fait remarquer assez vite par des repêcheurs au parc Le Carignan, où le tournoi se déroule chaque année.

Le jeune athlète qui voulait aller loin raconte qu’il s’est alors retrouvé face à un dilemme : comment concilier le sport et les études?

Je me rappelle que je n’étais pas vraiment bon à l’école. J’ai dû mettre du temps extra. Sinon, je n’allais pas pouvoir me rendre là où je suis en ce moment.

Bennedict Mathurin au sujet du décrochage scolaire

Alors qu’il n’avait même pas 16 ans, il reçoit une première offre pour aller jouer au Mexique, sans sa famille et loin de son patelin.

«Au début, c’était vraiment difficile. J’avais un seul coéquipier qui parlait français; les autres m’adressaient la parole en espagnol», raconte Bennedict Mathurin. Alors qu’il était au Mexique, le jeune Nord-Montréalais reçoit une quinzaine d’offres d’universités aux États-Unis qui se bousculent pour l’avoir dans leurs équipes. Il joue aujourd’hui pour l’équipe des Indiana Pacers dans la NBA.

Une photo avec sa sœur Jennifer Mathurin, le directeur de l’école, les entraîneurs de basketball et enseignants d’éducation physique, le directeur de la commission scolaire (de gauche à droite : Caroline Dupuis, Melissa Jette, Jean-Francois Caouette, Lucie Aylwin, Jenn Mathurin, Alix Charles, Rithya Yang). Photo: Gracieuseté

Articles récents du même sujet

/** N3 */

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.