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Hausse des coûts pour un mur antibruit

Le futur mur antibruit s’étendrait sur 5 km de long au sud de l’autoroute 20, à Beaconsfield. Photo: François Lemieux/Cités Nouvelles

Le projet de mur antibruit de cinq km au sud de l’autoroute 20 à Beaconsfield pourrait coûter beaucoup plus cher que prévu aux contribuables et à la Ville de Beaconsfield si le feu vert est donné. L’étude d’avant-projet préliminaire du ministère des Transports du Québec (MTQ) projette une augmentation des coûts de 127%, passant ainsi de 20,5 M$ à 46,6 M$.

«Il s’agit d’une augmentation substantielle alors que le MTQ en est seulement à l’étape de l’étude d’avant-projet préliminaire. Or, il y a cinq ans, le ministre à l’époque avait garanti qu’il n’y aurait pas de dépassement de coûts et que le budget serait respecté», fait valoir le maire de Beaconsfield, Georges Bourelle.

Le rapport de l’étude n’a pas été rendu public. La Ville de Beaconsfield en est à l’analyser pour déterminer les causes de l’augmentation des coûts.

«Je présume qu’il y a beaucoup de choses qui n’avaient pas été anticipées, dont beaucoup plus de travail à faire et de complications à rencontrer», explique le maire Bourelle.

En 2015, la Ville avait obtenu du ministre une entente où la part de la municipalité devait être d’environ 5M$ au total, soit 25% des coûts de réalisation.

«Il s’agissait déjà d’un engagement majeur pour notre Ville, compte tenu de l’importance relative de notre budget pour une telle dépense», précise le maire Bourelle.

Compte tenu des enjeux sanitaires, géographiques et financiers reliés au projet, le maire s’est engagé depuis le début du projet à ce que la population soit consultée et qu’elle approuve la participation financière de la Ville. C’est encore plus important désormais, croit M. Bourelle alors que la facture à refiler aux citoyens passe à 11,7 M$.

«Avec l’explosion des coûts, l’enjeu de l’accessibilité sociale du projet sera encore plus grand. Il appartient aux citoyens de décider si nous allons le financer», estime le maire.

Sondage

Un sondage téléphonique réalisé auprès de 600 personnes adultes en automne 2015 par une firme indépendante a montré que la communauté est très divisée sur la pertinence du mur et le partage des coûts entre les quartiers.

Quelque 54% des répondants avaient répondu être en désaccord avec le projet contre 44% en faveur. Pour ceux qui s’opposent au projet, les deux principales raisons évoquées sont les coûts (53%) et le fait qu’ils ne sont pas directement concernés par les bruits générés par les véhicules (46%).

L’étude d’avant-projet préliminaire montre que le mur, haut de 4 à 4,5 mètres, érigé d’est en ouest, permettra une réduction du bruit variant de 7 à 13 décibels. Les niveaux actuels passent de 63 à 71 décibels sur 24 heures.

Le ministère reconnaît à travers sa Politique sur le bruit routier du ministère, adoptée en 1998, une part de responsabilité en ce qui concerne la pollution sonore générée par la circulation routière. Le MTQ s’engage à intervenir si la réduction anticipée par les mesures d’atténuation est d’au moins 7 décibels.

Le maire Bourelle et les membres du conseil municipal demanderont aux dirigeants du MTQ de faire une présentation officielle du projet en séance publique lorsque le rapport final sera achevé.

Baie-D’Urfé

La municipalité voisine de Baie-D’Urfé prévoit aussi construire une barrière antibruit le long de l’autoroute 20. En janvier, le MTQ a donné son accord au projet et a proposé de payer 50% des coûts estimés à 5,1 M$.

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