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Des jeunes en insertion sociale cultiveront des légumes pour les plus démunis

Photo: TC Media / Keith McAuliffe

Un vaste projet d’agriculture urbaine sur les terres du parc du Bois-de-la-Roche à Senneville permettra à une dizaine de jeunes adultes en insertion sociale de cultiver des légumes qui seront redistribués à des familles démunies de la métropole durant les mois d’hiver.

Le programme Cultiver l’espoir dont l’annonce a été faite mercredi à l’hôtel de Ville de Montréal est l’initiative du Regroupement des Magasins-Partage de l’Île de Montréal. Dès la première année, l’équivalent de 50 000 sacs de cinq livres de légumes biologiques seront produits sur trois hectares de terrains.

Les jeunes qui seront mis à profit dans ce projet suivent un parcours d’insertion sociale à l’organisme D-Trois-Pierres qui gère la ferme du Cap St-Jacques et participe à la revitalisation des terrains du Bois-de-la-Roche.

Depuis 30 ans, cette entreprise d’économie sociale fondée par les Sœurs de Ste-Croix a comme objectif de rendre autonomes des jeunes vivant des situations d’exclusion sur le marché du travail par le biais de l’agriculture.

«Notre clientèle représente des personnes qui ont de la difficulté à maintenir un emploi ou à en trouver un, explique André Trudel, directeur général de D-Trois-Pierres. Ces personnes nous sont recommandées par Emploi-Québec. On souhaite susciter leur intérêt pour qu’ils s’inscrivent à des centres de formation agricoles.»

Donner au suivant
TC Media a rencontré trois participants en formation. Isabelle Gendron-Robert fait partie du groupe depuis novembre dernier. Surtout affectée aux soins des animaux de la ferme, elle participe aussi à la production agricole.

«J’adore l’ambiance et les patrons, a-t-elle exprimé. Ils travaillent pour nous et pas pour faire de l’argent. Ça se ressent. Ils sont attentionnés à nos besoins et aux objectifs que nous nous sommes fixés.»
Elle est très emballée par le projet Cultiver l’espoir. «Nous allons aider d’autres personnes qui ont de la misère à faire leur place dans la société, c’est vraiment emballant.»

De son côté, Martin Lefebvre constate que le contact avec les animaux et la nature lui fait beaucoup de bien. Cet hiver, il s’est notamment occupé du déneigement du site et il a entaillé les érables pour récolter la sève à la cabane à sucre de la ferme. «J’adore ça!», a-t-il partagé.

Une autre participante, Gen’ania Obas a exprimé son enthousiasme face au programme Cultiver l’espoir: «Ça permet de continuer la mission de D-Trois-Pierres. Ça me plaît d’aider des personnes à avoir accès à de la nourriture biologique.»

Légumes à donner en hiver
Sylvie Rochette, qui est directrice du Regroupement des Magasins-Partage de l’Île de Montréal, est l’instigatrice du programme Cultiver l’espoir.

«L’idée est d’aider Moisson Montréal à distribuer aux organismes communautaires des légumes frais même durant l’hiver qui représente une période difficile pour recueillir ce type de denrée», explique-t-elle.

Le projet est réalisé en partenariat avec la Ville de Montréal, qui est propriétaire des terres du parc agricole. La municipalité permet à D-Trois-Pierres, pour une période de cinq ans, de remettre en culture jusqu’à 24 hectares de terres du parc agricole du Bois-de-la-Roche. Ces terres sont situées sur le chemin Senneville à environ 10 km de la ferme du Cap St-Jacques.

Variétés de légumes
D-Trois-Pierres qui produit déjà des paniers bios annuellement, devra passer d’une production manuelle à mécanisée pour répondre à la demande.

La betterave, la carotte, le chou et le rutabaga sont les quatre légumes qui seront cultivés puisqu’ils se conservent bien et sont des aliments couramment utilisés autant dans les cuisines des différentes communautés culturelles présentes sur l’île de Montréal que dans celles des Québécois de souche.

La première récolte aura lieu à l’automne. La totalité de cette production sera remise gratuitement à la population via des organismes communautaires. Dès la deuxième année, une portion de la production sera vendue à des grossistes en alimentation afin que le projet demeure viable.

À Montréal, 40% de citoyens ne disposent pas d’un approvisionnement adéquat en fruits et légumes frais et de qualité près de leur lieu de résidence.

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