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Homa Hoodfar libérée

Photo: (Photo: TC Media – Mélanie Alain)

Les proches de l’Outremontaise Homa Hoodfar ne pouvaient espérer un plus beau cadeau. Alors que la professeure à la retraite de l’Université Concordia fêtait lundi son 66e anniversaire, elle a été libérée de la prison d’Evin, en Iran, où elle était détenue illégalement depuis le 6 juin. On ignore toutefois quand elle pourra rentrer au pays.
«On ne s’attendait pas à ça», ont lancé d’emblée les quatre anciens collègues et amis de Mme Hoodfar en point de presse, lundi après-midi.

Ils ont reçu une photo montrant son état fragilisé. Elle récupère actuellement auprès de sa nièce, Amanda Ghahremani, à Oman, un pays du Moyen-Orient. Mme Hoodfar a notamment une condition neurologique dégénérative qui nécessite la prise de médicaments.

C’est Marguerite Mendell qui a été la première avec son mari, avocat en droit commercial international, à avoir la nouvelle.

Libération humanitaire?
On ignore toujours les raisons exactes de l’emprisonnement tout comme de la libération de l’enseignante en anthropologie.

L’agence de presse iranienne Fars News a toutefois indiqué que Mme Hoodfar aurait été libérée pour des raisons humanitaires, citant le ministère iranien des Affaires étrangères.

L’ancien collègue de Homa Hoodfar, Marc Lafrance, qui l’a visitée quand elle était en résidence surveillée au printemps passé, a mentionné qu’elle devait se soumettre à des tâches exténuantes.

«Elle parlait de ses interrogatoires qui duraient 8-9 heures chaque fois, a indiqué l’assistant professeur en sociologie et en anthropologie à Concordia. Elle devait écrire des essais concernant son travail parce que ses geôliers s’intéressaient à ses recherches sur l’homosexualité et la diversité sexuelle dans des contextes musulmans.»

Celui qui considère Mme Hoodfar comme une «mère symbolique» s’est impliqué notamment en écrivant des lettres directement à l’Ayatollah, Ali Khamenei, et au président de l’Iran, Hassan Rohani.
Selon lui, c’était un défi d’entreprendre toutes ces démarches sans mettre en danger Mme Hoodfar.

Relations diplomatiques renouvelées
Le premier ministre canadien Justin Trudeau a confirmé que son gouvernement s’est impliqué dans la libération de Mme Hoodfar.

«En l’absence de représentation diplomatique canadienne en Iran, le Canada a travaillé en étroite coopération avec d’autres pays, notamment l’Oman, l’Italie et la Suisse, qui ont joué un rôle déterminant», a déclaré M. Trudeau par communiqué.

Il affirme toutefois que le travail n’est pas terminé. «Nos représentants ont aussi fourni jusqu’ici de l’aide consulaire aux membres de sa famille et ils continueront de le faire jusqu’à ce que Mme Hoodfar soit revenue chez elle, saine et sauve.»

M. Trudeau soutient que Téhéran a compris l’importance de sa collaboration pour établir des relations plus productives.

Rappelons qu’en 2012, le gouvernement de Stephen Harper avait mis fin aux relations diplomatiques en fermant l’ambassade canadienne en Iran et en expulsant les diplomates iraniens travaillant au Canada.

Marguerite Mendell a applaudi l’aide d’Ottawa, ainsi que les efforts de l’ex-étudiante Hayley Lewis et du professeur Emer O’Toole, qui avaient organisé des rassemblements respectivement à Montréal et en Irlande. La mobilisation sur Internet et les pétitions pour libérer la canado-irlando-iranienne ont aussi fortement aidé, selon elle.

Emprisonnée illégalement depuis juin, l’enseignante à la retraite avait été arrêtée une première fois en mars avant d’être libérée sous caution. Elle n’avait jamais eu de problème auparavant puisqu’elle voyageait régulièrement depuis 15-20 ans à Téhéran, où elle avait un appartement.

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