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Montréal-Est: repenser le secteur résidentiel

La mairesse de Montréal-Est, Anne St-Laurent. Photo: Josie Desmarais/Métro

Réduction de la densité résidentielle, solutions de rechange au stationnement sur rue, création de ruelles vertes: le conseil de Montréal-Est trace un nouveau portrait du secteur résidentiel de la ville.

«On a modifié le quartier résidentiel au complet. On veut s’assurer qu’on va mieux gérer la qualité de vie des citoyens», affirme d’emblée la mairesse de Montréal-Est, Anne St-Laurent, en entrevue avec Métro.

Depuis 2016, 342 nouveaux logements ont vu le jour dans la municipalité comptant quelque 4000 habitants. Plusieurs autres projets résidentiels sont également dans les cartons, notamment pour le secteur Broadway.

C’est entre autres pour mieux encadrer les nouveaux développements immobiliers que le conseil a présenté en janvier une panoplie de projets de règlements pour revoir le zonage résidentiel, indique la mairesse. Des changements qui visent notamment à limiter la densité dans le secteur résidentiel.

Un des changements majeurs proposés est de réduire le nombre de logements permis à quatre pour les nouveaux projets, et ce, dans plusieurs zones – excluant le secteur Broadway.

Si les règlements proposés sont adoptés comme cela est prévu dans les prochaines semaines, les droits acquis des citoyens seraient cependant préservés. Par exemple, aux intersections des avenues Montréal-Est et Champêtre ainsi que de la rue Victoria, la permission de construire des immeubles de huit logements serait seulement maintenue dans la zone où ce type de logement existe déjà.

«Avant, le zonage permettait de continuer ce type de développement vers Dorchester. L’objectif du conseil est de maintenir ce type de développement uniquement dans la zone autorisée, mais de ne plus le permettre ailleurs», illustre Nicolas Dziasko, directeur de la gestion du territoire et de l’environnement à la Ville de Montréal-Est.

«Préserver la qualité de vie des citoyens»

Pour Anne St-Laurent, les modifications de zonage élaborées en collaboration avec tous les élus sont la suite logique des engagements pris par son équipe en campagne électorale, soit de «faire du développement responsable» et de revoir le zonage des quartiers en «respectant la qualité de vie» des citoyens.

Des engagements qui, selon ses dires, faisaient entre autres écho à un mécontentement des citoyens face aux immeubles de huit logements qui ont «poussé» dans la ville. Une pétition citoyenne s’opposant à la construction de futurs immeubles locatifs ou de condominiums a d’ailleurs été déposée au conseil en juillet.

«Tu restes dans un petit quartier où il y a du logement unifamilial, et bang! le lendemain, tu te retrouves avec un huit logements dans ta cour. Ta confidentialité, tu ne l’as plus», illustre la mairesse.

En octobre 2021, alors qu’elle formait l’opposition, son équipe avait été à l’origine d’une résolution de gel de tout nouveau projet de développement résidentiel à haute densité sur la quasi-totalité du territoire. Une stratégie qui visait à bloquer les nouveaux développements jusqu’à ce que le zonage soit revu.

Robert Schloesser, conseiller dans l’opposition, est pour sa part plutôt mitigé face aux changements apportés, même s’il a voté pour. S’il affirme que les conseillers ont «travaillé fort» sur le dossier, il croit qu’«une étude plus approfondie» aurait pu être faite avant de prendre ces décisions.

Celui qui a siégé plusieurs années au comité consultatif d’urbanisme craint par ailleurs que le nouveau zonage rebute les promoteurs, alors que la venue de nouveaux travailleurs dans le secteur industriel pourrait augmenter les besoins de créer de nouveaux logements.

«Je ne peux pas dire que [les changements de zonages sont] négatifs pour autant. Il est encore trop tôt pour le dire. De toute façon, si on se trompe, le zonage, ça peut se changer», ajoute-t-il.

Vers des ruelles vertes?

Anne St-Laurent l’affirme sans détour: «On n’a plus de places de stationnement. Les rues sont saturées.»

Ainsi, la nouvelle réglementation propose également que les nouvelles constructions de quatre logements et plus soient obligatoirement dotées de stationnements intérieurs, un moyen d’éviter entre autres le stationnement sur rue.

D’autres changements ont aussi pour objectif que les stationnements des nouvelles constructions ne soient pas accessibles par les ruelles.

Le but? Éviter des problèmes de déneigement, mais aussi permettre la création des premières ruelles vertes de la ville.

«C’est la volonté du conseil de permettre à nos enfants et à nos familles de jouer dans les ruelles, de profiter de ces espaces-là», soutient la mairesse.

Plan d’urbanisme

En octobre, les élus de l’ancien conseil s’étaient également engagés à revoir le plan d’urbanisme après les élections. Bien que le processus n’ait pas encore été entamé, la mairesse assure que ce projet se fera «dans la prochaine année».

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