L’enquête préliminaire de Frédérick Gingras est remise
L’enquête préliminaire de l’homme accusé de deux meurtres et deux tentatives de meurtre survenus lors d’une virée meurtrière en décembre dernier dans le secteur Pointe-aux-Trembles est remise au 20 et 30 novembre prochain.
L’enquête de deux jours concernant Frédérick Gingras devait commencer mardi, mais la défense a demandé son report étant donné «l’état de santé mentale» de l’accusé.
Le jeune homme de 22 ans a été jugé apte à subir un procès à la suite d’une évaluation psychiatrique menée en décembre dernier, mais selon son avocat, il n’était pas en état de suivre les procédures prévues mardi au palais de justice de Montréal. Sa dose d’antipsychotiques a été augmentée et il est suivi de près par un médecin.
«La semaine dernière, nous avons contacté le bureau du juge de coordination de la Cour du Québec ici à Montréal pour que l’enquête préliminaire qui devait avoir lieu ce matin dans le dossier de M. Gingras soit reportée, notamment et principalement compte tenu du fait que selon l’information que j’ai, on devait réajuster la médication qui était prescrite à M. Gingras dans le but de stabiliser son état pour la suite des procédures», a expliqué Me Kaven Morasse aux journalistes après la remise des procédures.
«À ce moment-ci, on jugeait que son état n’était pas suffisamment stable pour aller de l’avant avec une enquête préliminaire, avec les témoignages et les contre-interrogatoires qui auraient suivi», a ajouté l’avocat de la défense.
L’avocat n’a pas voulu s’avancer sur ce qui avait changé dans l’état de santé mentale de son client depuis l’évaluation psychiatrique de décembre.
Vêtu d’un t-shirt blanc et d’un jeans bleu, les cheveux courts et la barbe fournie, Frédérick Gingras a comparu mardi en présence de membres de sa famille et de celle d’une des victimes, Chantal Cyr, abattue tandis qu’elle venait chercher sa fille au travail dans le restaurant Tim Hortons d’une station-service de la rue Sherbrooke Est.
Reconnaissant
Sept mois après le drame, le mari de Mme Cyr souligne la vague de sympathie soulevée par la mort de sa femme. Notamment au sein de l’entreprise J.E. Lortie, où Mme Cyr était contremaîtresse et dont des employés ont lancé une collecte de fonds en ligne pour la famille endeuillée.
«Nous avons vraiment apprécié le geste. Le lendemain de la mort de Chantal, l’usine a fermé et au salon funéraire, toute l’équipe est venue. Ç’a affecté tous ses collègues», a relaté Denis Vanier.
NRCTM
Pour la suite, l’accusé suivra son traitement pharmacologique en espérant qu’il aille mieux et que les procédures puissent se poursuivre, a expliqué son avocat.
Il pourrait toujours plaider la non responsabilité criminelle pour cause de troubles mentaux (NRCTM), comme son avocat l’avait laissé entendre en mars dernier. «Toutes les options sont sur la table pour le moment, mais je ne commenterai pas davantage», a déclaré Me Morasse.
Frédérick Gingras est accusé d’avoir abattu Chantal Cyr et James Jardin, un homme retrouvé mort dans un appartement de Pointe-aux-Trembles. Il est également accusé d’avoir tenté de tuer Gérard Lalonde et Annie Baillargeon. Il a été arrêté à la suite d’une poursuite qui s’est terminée près du centre commercial Dix/30, sur la Rive-Sud de Montréal.