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Coronavirus : l’Institut Pinel toujours épargné

Institut Pinel coronavirus
Photo: Clara Loiseau/Archives Métro

L’Institut national de psychiatrie légale Philippe-Pinel ne compte toujours pas de cas confirmé de coronavirus chez les patients. Éviter une éclosion est la priorité de la nouvelle présidente-directrice générale de l’établissement, arrivée en poste le 1er avril.

Un mois après le déclenchement des premières mesures d’urgence sanitaire au Québec, le nouveau coronavirus n’a toujours pas frayé son chemin au sein de cet hôpital psychiatrique à haute sécurité, confirme Manon Boily, arrivée en poste en pleine pandémie. Pourtant, l’établissement du boulevard Henri-Bourassa compte près de 800 patients annuellement, 1100 employés et une trentaine de médecins.

En date du 17 avril, seuls trois employés ont été testé covid positif, ce qui est peu en comparaison d’autres établissements de détention provinciaux et fédéraux. Lors de la connaissance de ces cas, l’établissement a entamé des enquêtes épidémiologiques, puis «suivi toutes les directives de la DRSP afin d’identifier les personnes ayant pu avoir des contacts significatifs, procéder aux dépistages requis et a rapidement demandé aux employés de se mettre en confinement afin d’éviter la propagation», indique Marylou Bossé, conseillère en communication pour l’Institut Pinel.

L’Institut prêt depuis janvier

La mise branle hâtive d’un plan de lutte contre la prolifération du coronavirus aura été salutaire, explique la nouvelle PDG. Dès janvier, bien avant une première éclosion au Québec, la direction générale de l’Institut Pinel s’est mise sur un pied d’alerte.

Marie-Eve Desormaux, présidente du Syndicat des employés de l’Institut Philippe-Pinel, confirme que l’établissement a instauré rapidement des mesures de prévention.

«Ils font en sorte que les recommandations en matière d’hygiène soient respectées», affirme Mme Desormeaux.

Les familles des patients ont reçu dès le mois de février des dépliants expliquant les risques associés à la COVID-19. Des affiches ont également été accrochées aux entrées des bâtiments pour informer les patients et les visiteurs des symptômes liés à la maladie. La direction de l’Institut avait aussi commencé à prioriser et sécuriser le matériel de protection. Plusieurs salles communes ont été fermées, du marquage au sol a été tracé pour faire respecter les règles de distanciation physique. Des stations de lavage de mains ont été ajoutées.

En suivant les recommandations de la Santé publique et du ministère, l’Institut a également dédié une «unité aux quarantaines et au cas de COVID-19», affirme Mme Desormeaux.

«Pour le moment elle ne sert qu’à isoler les cas probables, ayant des symptômes grippaux», précise-t-elle.

Si un patient de l’établissement devait être déclaré COVID-positif, «il sera transporté et déplacé vers l’établissement désigné par le ministère pour le recevoir», explique Manon Boily.

Changement de priorité pour la nouvelle PDG

C’est une entrée en poste qui sort de l’ordinaire pour Manon Boily, anciennement directrice générale adjointe de la coordination réseau au ministère de la Santé et des Services sociaux et directrice générale de l’hôpital Maisonneuve-Rosemont (HMR).

Habituellement, la chose la plus importante pour un nouveau PDG, explique-t-elle, «c’est de prendre contact avec l’ensemble du personnel, l’équipe de gestion, les médecins, le conseil d’administration ou encore les partenaires externes, et surtout de ‘’marcher’’ l’établissement»,

Mais avec la crise du coronavirus qui sévit au Québec et dans le monde, elle a décidé de revoir ses priorités tout en travaillant en étroite collaboration avec «sa garde rapprochée» composée des directions de secteurs de l’établissement.

Selon elle, son devoir est d’abord de «poursuivre toutes les mesures qui ont été mises en place et qui vont continuer de s’implanter pour assurer la sécurité et la santé des patients et du personnel».

La nouvelle PDG de l’établissement n’est pas à sa première gestion de crise. Alors qu’elle était directrice générale du Centre de santé et de services sociaux Coeur de l’Île en 2009, le H1N1 frappait partout dans le monde et faisait 428 morts au Canada.

Toutefois, «la situation actuelle est sans précédant parce qu’il s’agit d’un virus qui n’a pas encore de médicament ou de vaccin», explique-t-elle. Une raison, selon elle, d’assurer encore plus l’application des mesures sanitaires.

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