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Montréal relance une opération de capture de coyotes

Une affiche annonçant la présence de coyotes, à l'entrée du parc de la Coulée-Grou. Photo: Nicolas Monet/Métro

Montréal relancera une opération de capture de canidés à Pointe-aux-Trembles, dans la foulée d’une rencontre houleuse avec des citoyens du quartier aux prises avec des enjeux de sécurité liés à leur présence. La Ville demandera dans les prochains jours l’autorisation du ministère de l’Environnement et de la Faune du Québec pour commencer le piégeage.

La campagne de capture ciblera les coyotes «qui ont adopté des comportements agressifs», précise par courriel le cabinet de Caroline Bourgeois, mairesse de l’arrondissement de Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles (RDP-PAT) et responsable des grands parcs à la Ville de Montréal.

C’est le ministère de l’Environnement et de la Faune qui déterminera, au cas par cas, si les coyotes capturés seront euthanasiés ou relocalisés, soutient le cabinet de la mairesse. Or, lors de la rencontre d’information avec les citoyens, Stéphane Lamoureux, biologiste du ministère, a émis de fortes réserves quant à la relocalisation des coyotes qui sévissent à Pointe-aux-Trembles, en raison du risque accru de transmission de maladies dans d’autres populations. «Cette option-là n’est pas recommandée pour la Ville», a-t-il alors déclaré.

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Parallèlement à la capture, la Ville, RDP-PAT et le gouvernement du Québec mettront sur pied un groupe d’action pluridisciplinaire pour assurer la «coexistence paisible» entre humains et coyotes, précise l’Arrondissement. Le groupe mettra notamment en place des mesures pour assurer une meilleure gestion des matières résiduelles, s’attaquer au nourrissage de la faune et préserver les habitats naturels, tous des facteurs qui influencent la présence de coyotes.

En outre, le plan de gestion de la présence des coyotes de la Ville sera mis à jour. Vivement critiqué par les citoyens de Pointe-aux-Trembles comme étant déphasé avec leur réalité, le plan n’a pas été révisé depuis son adoption en 2018.

Une capture complexe

Biologiste à la Ville de Montréal, Frédéric Bussière a également émis des bémols quant à la capture des coyotes. «Même si j’ai une «baguette magique» et que je retire des coyotes du territoire aujourd’hui, demain matin, il va y en avoir d’autres», a-t-il expliqué en réponse à la question d’une citoyenne.

En outre, rien ne peut garantir le succès de l’opération de capture, le coyote étant un animal très méfiant, a poursuivi le biologiste. Dès qu’un changement apparaît dans son environnement – comme la pose d’un piège, par exemple –, le canidé va éviter les environs. C’est pourquoi le Service des grands parcs de la Ville de Montréal travaille en amont pour «fidéliser» les coyotes en laissant des appâts aux sites où se trouveront éventuellement des pièges.

Notons qu’une première opération de capture s’est déroulée d’août à octobre 2022, sans qu’un seul coyote soit attrapé.

Un seul groupe familial de coyotes et possiblement quelques nomades sont présents au sud de l’autoroute 40 et à l’est du boulevard Henri-Bourassa, estime M. Bussière. « Il y en a 5 à 10, gros max», a-t-il déclaré.

La mairesse de RDP-PAT, Caroline Bourgeois, tentant de rassurer les résidents lors d’une rencontre d’information à la Maison du citoyen Photo: Nicolas Monet, Métro

Une rencontre d’information tendue

L’exaspération de la centaine de citoyens réunis à la Maison du citoyen était palpable face à l’absence de réponses des autorités à leurs inquiétudes. Après une présentation d’une heure sur les comportements du coyote et de sa présence à Pointe-aux-Trembles, plusieurs résidents se sont suivis au micro pour raconter leurs incidents avec des coyotes et exprimer leurs doléances.

Maintenant qu’on est informés, so what? Qu’est-ce qu’on va faire pour rassurer les citoyens?

Hélène Laperrière, citoyenne de Pointe-aux-Trembles

Une citoyenne a relaté avoir été suivie par deux coyotes alors qu’elle promenait son chien. «Il a été traumatisé et il n’a plus jamais jappé depuis», a-t-elle déclaré, visiblement émotive. Se disant elle aussi «traumatisée», elle évite désormais de marcher seule avec son chien. «Ça ruine ma qualité de vie. Ma santé mentale a été affectée, a-t-elle lâché, visiblement émotive. J’ai perdu mon conjoint et j’avais besoin de cette marche-là tous les jours. Je ne l’ai plus.»

«On vient de dépasser un seuil et on va y répondre, a lancé Caroline Bourgeois à la fin de la rencontre, pour rassurer les citoyens. Je ne vous vois pas revenir l’année prochaine et avoir vécu la même situation.»

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