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Les fleurs, la ville et la robe

Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles se fait lancer des fleurs. Bon, « lancer », c’est un bien grand mot. En fait, elles sont déposées délicatement, une par une, par l’artiste florale Thérèse Chabot. Hâtez-vous, car cette œuvre se décomposera le 7 octobre.

Comme toile de fond, une immense carte de l’arrondissement a été déposée à même le sol de la maison de la culture de Pointe-aux-Trembles. Penchée sur cette carte, l’artiste agence minutieusement des pétales et des feuilles. Son objectif est de juxtaposer de belles choses pour rendre hommage de façon festive aux citoyens de l’arrondissement.

Les choix de couleurs qu’elle fait ne sont d’ailleurs pas étrangers aux usages que les gens de l’Est font du territoire. En regardant la carte de plus près, le résident constatera que les espaces verts de l’arrondissement sont recouverts de feuilles vertes, des feuilles de trembles. Le fleuve, pour sa part, est parsemé de petites fleurs bleues qui évoquent les flots. « Ce n’est pas important que les gens reconnaissent l’espèce de plantes lorsque les fleurs sont utilisées comme matériel. Tout dépend de ce qui intéresse les gens », précise Mme Chabot.

Les fleurs

Pour l’assemblagiste, choisir les fleurs comme matériel de base rend la création très accessible. « Les jardins sont quelque chose que tout le monde connaît. Les fleurs sont partout et dans toutes les étapes importantes de notre vie, du baptême à la mort », expose-t-elle.

Mme Chabot ne fait pas qu’assortir des fleurs. Dans plusieurs cas, elle les a plantées et les a fait pousser. Dans tous les cas, elle les a cueillis et les a fait sécher. Tout cela pour composer des créations temporaires. « Une œuvre éphémère, c’est comme la vie et la mort, c’est le renouvellement. L’inutile aussi est nécessaire; c’est nécessaire de rêver. Je transforme quelque chose de concret et de quotidien, comme la carte, pour proposer une image colorée. Je veux sensibiliser les gens à l’importance de s’arrêter. »

La ville

Derrière la simplicité des fleurs se cache pourtant une question : « c’est bien beau de créer des villes, mais quelles sortes de ville? » Et en guise de réponse, Mme Chabot explique que « la question est de comment doser. Nous avons besoin du patrimoine naturel et de préserver les espaces verts. Rien n’est blanc ou noir, tout est une question d’équilibre. » L’artiste tente en quelque sorte de faire « une proposition irréaliste de comment rendre la vie plus belle ».

Tout un travail de recherche se cache derrière la création de Mme Chabot. Pour bien connaître l’Est, l’artiste a rencontré les gens de l’atelier d’histoire, elle a pris part à une croisière qui lui a permis d’observer l’arrondissement depuis le large et elle a visité la Chapelle-de-la-Réparation, le Vieux-Moulin ainsi que la Maison Beaudry.

La robe

En s’éloignant du tableau, une tout autre dimension s’ouvrira à l’observateur. L’arrondissement prendra des allures de robe. « Dans mon travail, il y a toujours l’idée de la reine, signale Mme Chabot. Dans cette œuvre, elle est présente sous la forme de la robe. Pointe-aux-Trembles est en quelque sorte la reine. […] Et mon travail est féministe. C’est comme la couture qui est souvent faite par les femmes. »

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