Le quidditch débarque à Rosemont
Emmanuelle Rheault, étudiante au Collège de Rosemont, est passionnée par l’univers du sorcier. Curieuse, elle assiste à un entraînement de l’équipe de l’Université de Montréal, où elle attrape la piqûre et décide de fonder une ligue collégiale, en septembre.
« Je trouvais que c’était un sport vraiment intéressant. Ça venait me chercher. Je ne suis pas une grande sportive dans l’âme, mais ça m’a donné le goût de fonder une ligue. Étant une improvisatrice, j’ai l’habitude des rencontres intercollégiales et j’aime vraiment ça. Je me suis dit, pourquoi ne pas faire la même chose avec le Quidditch », confie l’étudiante à la technique en gestion de commerce.
Un sport bien réel
Mais qu’est-ce qui pousse des universitaires ou des cégépiens à s’intéresser à une activité fictive tout droit sorti d’un livre pour enfants?
« On voit ça comme un sport. Ça prend une ouverture d’esprit pour passer par-dessus le fait que ça vient d’Harry Potter. C’est une discipline réelle », insiste Mme Rheault.
Reprenant les règlements édictés dans les romans de l’auteure J. K. Rowlings, à quelques différences près, le quidditch jumelle rugby, ballon-chasseur, soccer, flag-football et hockey.
« On se promène sur des balais; souvent les gens vont trouver ça ridicule, mais c’est une façon d’augmenter la difficulté du jeu. On n’est pas habitué d’avoir un balai entre les jambes quand on court, et comme on doit le tenir, il ne nous reste qu’une main pour lancer, attraper les ballons et compter des buts. »
Si les contacts sont autorisés dans la ligue universitaire, ce n’est pas encore le cas au sein de la division collégiale.
« C’est un sport quand même rough. Puisqu’on commence, on préfère jouer sans contact pour éviter les blessures. Les joueurs en sont encore à apprendre les trucs », explique la jeune femme de 19 ans.
L’équipe du Collège de Rosemont compte à ce jour une douzaine d’athlètes. Si ce sport demeure encore méconnu, il attire néanmoins certains curieux.
« Quand les gens voient le mot quidditch sur une affiche, ça attire leur attention. Lors de notre recrutement, il y a plein de gens qui sont venus nous voir. Toutefois, certains ont de la difficulté à concevoir comment ça fonctionne. Il y en a aussi d’autres qui pensent que c’est pour les geeks ou les nerds. C’est ça notre plus gros défi », fait-elle valoir.
L’équipe – qui se nomme « Les piranhiaques » en référence au logo des formations sportives de l’école – se rencontre tous les mercredis au parc Étienne-Desmarteau pour l’entraînement. Celui-ci comporte des séances d’étirement et d’échauffement, ainsi que des exercices d’endurance, comme pour le soccer.
À ce jour, la Ligue de quidditich collégial du Québec compte cinq formations, mais d’autres pourraient bientôt voir le jour.
« Une quinzaine de cégeps se sont montrés intéressés », annonce Mme Rheault, qui souhaite faire reconnaître ce sport par le Réseau du sport étudiant du Québec.
Afin de présenter le quidditch au grand public, un match inaugural ouvert à tous est organisé le 15 novembre, dès 20 h, au parc Père-Marquette. Un camp d’entraînement est prévu le 23 novembre, de 9 h à 18 h au 6400, 16e Avenue.
Pour en savoir plus, on consulte le http://on.fb.me/HVXtS0.
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Le quidditch « version moldue » pour les nuls
Voici comment se joue le quidditch, version moldue (humaine), pour ceux qui ne disposent pas d’un balai magique.
Une équipe regroupe jusqu’à 21 membres. Lors d’un match, les joueurs – au nombre de sept sur le terrain– se déplacent en courant avec un balai entre leurs jambes, sur un espace ovale de la taille d’un demi-terrain de soccer où l’on retrouve trois anneaux à chaque extrémité.
Les athlètes peuvent évoluer à quatre positions, soit batteur, poursuiveur, gardien ou attrapeur.
Il y a deux batteurs par équipe. Ils utilisent des « cognards », des ballons chasseurs, pour atteindre leurs adversaires. Lorsque l’un d’entre eux est touché, il descend de son balai et est hors-jeu jusqu’à ce qu’il touche les anneaux.
Les trois poursuiveurs, eux, effectuent des passes à l’aide d’un ballon de volley dégonflé. Leur objectif est de marquer un but, qui vaut 10 points, en le lançant au travers d’un des trois cercles, tandis que le gardien essaie de les en empêcher.
L’attrapeur, lui, doit capturer le Vif d’or. C’est ce qui met fin au match et confère 30 points à l’équipe qui y arrive.
Le Vif d’or, est un rôle rempli par un joueur qui n’est rattaché à aucune des deux formations. Vêtu d’un dossard jaune, il possède un foulard ou une balle de tennis cachée dans un bas, que les deux équipes doivent tenter de saisir en premier. Il est le seul à ne pas se déplacer sur un balai.
L’équipement de quidditch est composé d’un balai, de souliers à crampons et de vêtements de sport. De manière générale, cette discipline se pratique à l’extérieur, été comme hiver.