Aménagement contesté sur la rue Decelles
Une quinzaine de résidents laurentiens réclame de l’arrondissement une révision de la piétonnisation partielle de la rue Decelles entre le boulevard Décarie et l’avenue Sainte-Croix.
Issue du Programme d’implantation de rues piétonnes et partagées (PIRPP) de la Ville de Montréal, l’initiative a été inaugurée en 2018. Des aménagements temporaires sont installés pour les deux premières années et adaptés selon la satisfaction des citoyens pour être permanents à la troisième année.
Une rue piétonne et partagée consiste à optimiser l’expérience piétonne en intégrant des installations culturelles et ludiques.
Jusqu’à maintenant, cet aménagement suscite la grogne de plusieurs résidents de la rue Decelles. Une missive a été envoyée en octobre 2018 aux élus laurentiens.
Les citoyens remettent en question les choix entourant le mobilier urbain, les structures de bois et le coloriage de la rue. «Nous déplorons que le style et les couleurs choisies ne contribuent aucunement à valoriser le projet», peut-on lire.
L’aspect sécuritaire est également questionné, alors que les installations se trouvent aux abords de la rue.
Sans réponse, la porte-parole du groupe citoyen, Catherine Chevrier, a recontacté la mairie, qui l’a mise en contact avec Michèle D. Biron, conseillère pour le district de Norman-McLaren.
«L’élue m’a mentionné que, devant les inquiétudes exprimées, nous recevrions un questionnaire de satisfaction», indique Mme Chevrier. À ce jour, aucun nouveau questionnaire n’a été soumis aux résidents à l’aube de la deuxième année d’aménagement temporaire.
Il aurait toutefois été question de «de nouvelles consultations [qui] allaient être menées auprès de la population pour mesurer l’utilisation des aménagements temporaires» et «le degré de satisfaction des citoyens» et non pas de «questionnaires de satisfaction», répond l’arrondissement.
Consultations maladroites?
Le pouls des citoyens a été pris à quelques reprises, ajoute l’administration locale.
Après une première consultation en 2013, un atelier participatif de création a réuni 56 participants en mars 2018, dont une quarantaine de résidents. C’est 64% du groupe qui était alors satisfait de la démarche de consultation.
S’en est découlé une séance d’information tenue par le collectif La Pépinière, responsable du projet d’aménagement de la première année. Les grandes lignes de ce dernier étaient alors présentées.
«On n’a pas vraiment eu notre mot à dire sur le déploiement, malgré les deux consultations», fait valoir Catherine Chevrier.
Au cours des mois de septembre et octobre, deux boîtes à sondage et un kiosque de consultation étaient disponibles. Un questionnaire soumis en «porte-à-porte» a aussi été adressé à plusieurs personnes, dont 65% étaient des résidents et 25% de passants.
C’est là que le bât blesse, selon le groupe citoyen à l’origine de la missive, estimant que les résidents devraient davantage être questionnés que les personnes qui ne font qu’y passer. «Eux, ils n’habitent pas ici», dit une résidente de longue date et signataire préférant garder l’anonymat.
«Si [les organisateurs] rappelaient tous ceux qui sont venus [à la première consultation], ils auraient une vraie opinion», ajoute une autre signataire.
Un sondage diffusé sur le web et sur la rue Decelles a rejoint 193 personnes, dont 71% étaient minimalement satisfaits du projet.
Financement
Le programme d’implantation de la Ville de Montréal a prévu une aide financière équivalente à 50% des coûts de la première année du projet temporaire, jusqu’à concurrence de 100 000$. Cette limite atteinte, l’arrondissement a dépensé 121 311$.
Jusqu’à 600 000$ pourraient être dépensés pour poursuivre les aménagements temporaires de la deuxième année et ceux qui seront permanents à la troisième année.
Pour tester l’aménagement, l’administration locale a décidé de garder l’aménagement de l’année 2018 pour l’été 2019. En juin, des travaux mineurs ont été réalisés pour réparer des structures arrachées ou endommagées et repeindre les roseaux.