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Deux patineurs du CPA Saint-Laurent aux Olympiques spéciaux du Canada

Émile Baz et Emmanuel Boulutfallah
Émile Baz et Emmanuel Boulutfallah s’entraînent entre 9 et 10 heures par semaine pour être prêts à leurs compétitions. Photo: Nouvelles Saint-Laurent News – Laurent Lavoie

Les patineurs Émile Baz et Emmanuel Boulutfallah se rendront à la fin du mois à Thunder Bay pour participer individuellement aux Olympiques spéciaux. Il s’agira d’une des premières fois que deux athlètes de cette catégorie représenteront le Club de patinage artistique (CPA) Saint-Laurent sur la scène nationale.

Baz tentera de répéter son exploit de 2016, alors qu’il avait terminé en première place à Corner Brook, à Terre-Neuve. «Si je gagne, je pourrai aller au championnat mondial, dit le jeune homme de 28 ans atteint du spectre de l’autisme. Ça me fait vraiment sentir fier et heureux.»

Pour sa part, Emmanuel Boulutfallah a collectionné les médailles au fil des ans, mais en sera à sa première participation à ces Olympiques spéciaux. Celui qui est d’origine libanaise a d’ailleurs raflé l’or aux Jeux du Canada l’an dernier. Atteint de trisomie, il habitait à Saint-Laurent avant de déménager dans l’ouest de l’Île.

Au provincial, les deux patineurs se trouvent parfois seuls dans leur catégorie. Mais aux niveaux supérieurs, la compétition s’intensifie.

«Ils ne voient pas la différence. Qu’ils soient seuls ou non, ils ont gagné», mentionne leur entraîneuse Louise Gagné.

Les jeunes hommes du CPA Saint-Laurent se préparent depuis quatre ans et s’adaptent selon les niveaux auxquels ils accèdent, devant ajouter des sauts plus difficiles à leur chorégraphie.

Complicité

La complicité entre l’entraîneuse et ses protégés est palpable. «Je l’aime beaucoup [Louise]», affirme Boulutfallah qui travaille avec elle depuis 11 ans au CPA Saint-Laurent, précisant qu’il se fait des amis à la patinoire, où il se sent heureux.

Louise Gagné entraîne aussi Baz depuis maintenant plus de 20 ans.

«Ça me donne un choc. Je les ai vus grandir, mais je ne les vois pas vieillir, raconte celle qui est décrite comme «deuxième mère», un brin émotive. Je les vois évoluer et je me dis parfois qu’ils sont rendus au bout, qu’ils ne seront pas capables d’en faire plus. Et ils en font plus.»

À leur manière, ils se surpassent, s’améliorant de jour en jour. «Ton back-spin, il est rendu beau», lance l’entraîneuse à Emmanuel Boulutfallah. Ils sont rendus des fois quasiment meilleurs que certains patineurs [de compétition régulière].»

Loisirs

Le patinage artistique est central dans les vie d’Émile Baz et Emmanuel Boulutfallah.

Mais leur condition les mène à partager leur temps vers d’autres champs d’intérêt. Émile, qui a étudié pendant trois ans à l’Université Concordia en dramaturgie et en arts, a participé à une dizaine de pièces de théâtre en anglais et en arabe. Bien qu’il s’agisse d’un défi pour lui, ses performances lui ont permis d’améliorer ses capacités à socialiser.

Emmanuel, quant à lui, a terminé son secondaire et a fait un an au cégep. Il fait aujourd’hui du bénévolat à plusieurs endroits, dont au CHSLD Les Cèdres, sur le boulevard de la Côte-Vertu.

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