Cyclotourisme: à la conquête des Amériques
Deux récents diplômés du cégep de Saint-Laurent se préparent pour le voyage d’une vie. À vélo, Louis-Martin Gignac et Thomas Julien-Courchesne veulent traverser le Canada, les États-Unis et des pays du sud.
Depuis près de trois ans, Louis-Martin et Thomas s’accrochent à ce rêve. Leur objectif est de partir du nord de l’Alaska pour descendre la côte ouest des trois Amériques jusqu’au sud de l’Argentine. Ils devaient s’envoler au début du mois de juin. COVID-19 oblige, leur odyssée est reportée à l’année prochaine.
Le projet a vu le jour lors d’un banal cours de philosophie, alors que les deux étudiants discutaient, portant peu attention à la matière donnée. En revenant sur l’idée le lendemain, ils ont décidé d’aller de l’avant.
«On ne s’est jamais remis en question depuis ce temps-là, on a continué, à rêver, à se préparer», raconte Louis-Martin Gignac.
Appéhender
Le parcours de 25 000 kilomètres des jeunes de 20 ans pourrait s’étaler entre 15 et 18 mois. Cependant, plusieurs facteurs pourraient venir brouiller les cartes, que ce soit les caprices climatiques, d’éventuelles difficultés techniques, ou encore la rencontre de voyageurs.
«En fin de compte, on a aucune contrainte temporelle à l’exception des saisons. On considère qu’on part en juin en Alaska, si on ne va pas assez vite, en août et septembre, il va se mettre à faire plus froid et on va devoir descendre plus au sud», illustre Thomas Julien-Courchesne.
Au fil des années, un important travail de recherche s’est par ailleurs imposé pour notamment les vaccins à prendre, les maladies auxquelles ils pourraient être exposés. «On a rencontré des gens, […] des cyclistes ou des voyageurs, qui sont passés par des régions plus dangereuses au Mexique, ou au Salvador», souligne M. Julien-Courchesne.
Les deux diplômés en littérature au cégep de Saint-Laurent se sont aussi inscrits à des formations sur la survie. Ils suivront des cours à l’université pour apprendre intensivement l’espagnol.
Aptitudes
Il va sans dire que ce voyage sera éprouvant physiquement pour les deux jeunes hommes. Pour sa part, Thomas Julien-Courchesne est un habitué du vélo. Il a traversé le Canada avec son père il y a quelques années.
«Je n’étais pas très, très en forme et j’ai compris qu’au niveau physique, l’entraînement a lieu pendant le voyage même. Souvent, le cyclotourisme, ce n’est pas tant un voyage de performance. Bien que des gens le font […], on n’est pas dans cette philosophie-là», soutient le jeune homme qui a fait du vélo de compétition.
Louis-Martin Gignac a profité de l’été pour tester ses aptitudes. Toujours en vélo, il a réalisé en aller-retour de Montréal à Radisson dans le Nord-du-Québec. «J’ai vraiment réalisé pour la première fois c’est quoi un voyage en solitaire en vélo», dit-il, soulignant les défis psychologiques que cela implique. «J’ai aussi réalisé à quel point un voyage à deux c’est bénéfique. […] Il y a tout le côté positif d’avoir quelqu’un à qui parler», poursuit-il.
Si tout va bien, le duo quittera pour l’Argentine le 8 juin 2021.
Louis-Martin Gignac et Thomas Julien-Courchesne comptent documenter leur voyage en publiant régulièrement sur leurs pages Facebook et Instagram des photos et des textes. Ils veulent par ailleurs se créer un site web qui servirait de blogue. Durant leur parcours, les cyclistes ont l’intention d’enregistrer les sons selon les différents endroits qu’ils visiteront.
Quête
Les deux sportifs ont plusieurs inspirations. Parmi elles, il y a Christopher McCandless, dont l’histoire a marqué bien des esprits. L’aventurier américain avait tout laissé tomber pour voyager jusqu’en Alaska, avant de s’éteindre à l’âge de 24 ans dans un mythique autobus, qui a d’ailleurs tout récemment été déplacé.