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Menaces: les élus de Saint-Laurent aux aguets

Un internaute
Un internaute Photo: 123RF

La gravité des menaces récemment proférées à l’endroit du premier ministre François Legault sur les réseaux sociaux a forcé la Sûreté du Québec à réagir. Est-ce que vos élus ont vécu des situations semblables?

La députée fédérale Emmanuella Lambropoulos n’a jamais été menacée sérieusement via les réseaux sociaux. Cependant, l’ex-enseignante dit avoir reçu des messages peu glorieux lorsqu’elle a publiquement critiqué la Loi 21, qui vise à laïciser l’État. La plupart des auteurs de ces messages n’étaient toutefois pas de Montréal. Mme Lambropoulos ne craignait donc pas pour sa sécurité.

C’est un autre incident qui l’a plutôt marqué. L’année dernière, un homme ayant eu des démêlés pour son statut d’immigration s’est présenté à son bureau de circonscription. Il était très agressif.

«Il ne quittait pas lorsque l’employée le lui demandait. Ça lui a pris un bon bout pour sortir finalement», raconte Mme Lambropoulos.

Après cet épisode, les mesures de sécurité ont été renforcées. Les rendez-vous sont maintenant obligatoires au bureau de circonscription, sans quoi il est impossible d’y entrer. Cette règle permet principalement d’éviter qu’une personne s’y trouve seule.

«On est plusieurs femmes et souvent il n’y a que nous dans le bureau, alors c’est pour savoir et contrôler qui vient», explique Mme Lambropoulos.

La représentante de Saint-Laurent au provincial, Marwah Rizqy. n’a de son côté jamais craint pour sa sécurité après avoir reçu des messages sur les réseaux sociaux.

«Ça aurait pu arriver. Je suis de couleur. Je suis une femme. J’ai un nom arabophone. J’aurais pu avoir des commentaires racistes, sexistes», dit Mme Rizqy.

Le maire Alan DeSousa, qui est d’ailleurs peu actif sur les réseaux sociaux, a été épargné depuis le début de sa carrière. «Je n’ai jamais reçu de propos blessants ou menaçants de quelque sorte, même si les gens peuvent avoir une opinion différente, ils ont toujours été capables de l’exprimer avec courtoisie», souligne-t-il.

«Le bureau de député, je pense que c’est le lieu où on est le plus vulnérable, considérant que l’adresse est publique et que les gens savent où nous sommes» -Emmanuella Lambropoulos, députée fédérale de Saint-Laurent

Laissés à eux-mêmes

Les élus ne sont pas préparés pour faire face à des menaces graves. «Il n’y a pas de manuel sur comment réagir, comment on devient député. On entre en fonction et c’est le grand plongeon», commente Mme Rizqy.

Dans l’optique où elle aurait besoin de soutien psychologique, l’Assemblée nationale offre certaines ressources d’aide.

Difficile également pour eux de savoir comment réagir de façon appropriée. Le chef par intérim du Parti québécois, Pascal Bérubé, prévoyait porter plainte à la Sûreté du Québec après avoir reçu des menaces de mort, mais s’est rétracté par la suite.

Mme Rizqy aurait peut-être réagi différemment. «J’ai la mèche un peu courte généralement pour tout ce qui est menace de mort. Pour moi, c’est tolérance zéro. À un moment donné, il faut aussi envoyer un message clair», mentionne la députée.

L’attitude à avoir relève du gros bon sens, estime M. DeSousa. «On ne peut pas anticiper toutes les situations possibles», relativise-t-il.

Le maire mentionne également que la classe politique doit être vigilante dans les discours qu’elle tient pour ne pas attiser la colère de la population.

21

Le 21 septembre a eu lieu la Journée internationale de la paix.

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