Des artisans de la culture de Saint-Laurent s’adaptent à l’incertitude
De la danse aux arts visuels en passant par la littérature, les artisans de la culture dans l’arrondissement Saint-Laurent font face à des temps incertains.
En mai, la fondatrice du studio de danse Impulse, Marie-Denise Bettez, devait présenter une chorégraphie à la salle Émile-Legault. Ses plans ont été chavirés par la première vague de COVID-19. Elle espérait présenter sa création à l’automne, mais les restrictions établies pour les régions en zone rouge en ont décidé autrement.
«Pour l’instant, c’est très vague avec ce qui se passe. On n’a pas encore déterminé une date avec [l’arrondissement]», indiquait tout récemment Mme Bettez.
Se disant maintenant «en exploration», elle compte apporter d’importantes modifications à sa création. Des danseurs se joindraient par exemple à la chorégraphie par vidéo.
Mme Bettez est par ailleurs forcée de donner ses cours virtuellement. «Ça peut être motivant jusqu’à une certaine limite, il n’y a rien comme en personne. On a perdu presque la moitié des clients», dit l’artiste et pédagogue, ajoutant qu’en ce moment le studio survit, «[mais c’est] très très très serré».
Virage numérique
Le Laurentien Robert Blake a consacré 16 ans de sa vie jusqu’à maintenant dans Les éditions du 9e jour. Avant la crise sanitaire, il gagnait son pain en faisant la promotion de ses livres avec des séances de signatures.
L’ancien consultant en multimédia prévoit transférer tous les livres de sa maison d’édition vers le numérique. «Ça change le modèle d’affaires, mais en fait c’est une façon de garder – on l’espère – l’entreprise en vie, dit M. Blake, en entrevue. Comme entrepreneur, je suis habitué à faire face à l’incertitude, le contexte actuel a ajouté des piles à ça.»
Celui qui compte plus de 50 000 exemplaires vendus au Québec bénéficie actuellement de l’appui du Fonds d’aide et de relance régionale (FARR).
Si la situation persiste, Robert Blake pense, que d’ici le printemps, son travail pourrait devenir un hobby.
En profiter
Au Musée des métiers d’arts du Québec (MUMAQ) – autrefois appelé le Musée des maîtres et artisans –, on tente de retourner la période actuelle à son avantage.
Devant l’impossibilité de présenter sa nouvelle exposition, le MUMAQ poursuivra des travaux d’envergure dans ses locaux de l’avenue Sainte-Croix. «On va profiter des prochaines semaines pour aller un peu plus loin dans nos rénovations, et puis rénover […] ce qui est connexe à l’expo permanente [avec] une salle d’expo temporaire, l’accueil, la boutique et la passerelle», dit la directrice Perrette Subtil.
«On peut traverser ce moment-là, et dès qu’on va pouvoir rouvrir, je ne crois pas que le musée va souffrir de la COVID.» -Perrette Subtil
Alors que les revenus habituels ont fondu et que des fonds du gouvernement se font attendre, certaines lignes du budget du musée demeurent floues, reconnaît Mme Subtil.
Malgré le vent de changement qui souffle sur l’institution culturelle, l’avenir du MUMAQ ne serait toutefois pas menacé.