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La francisation, un défi de taille en affaires à Saint-Laurent

Une étiquette sur la porte d’une brasserie sur Décarie
Une étiquette sur la porte d’une brasserie sur Décarie Photo: Métro Média/Laurent Lavoie

La francisation est toujours une préoccupation pour des acteurs du milieu des affaires à Saint-Laurent, mais davantage d’initiatives se font attendre pour sensibiliser les entrepreneurs et leurs employés.

Les chiffres semblent parler d’eux-mêmes. Une étude publiée en 2018 par l’Office québécois de la langue française (OQLF) démontre que près du quart des consommateurs de la région métropolitaine de recensement (RMR) de Montréal font des recherches en ligne en n’utilisant aucune autre langue que le français.

À la Chambre de commerce et d’industrie de Saint-Laurent – Mont-Royal (CCSLMR), des efforts seront faits en ce sens en 2021. «On veut juste sensibiliser les gens sur les avantages à avoir un site en français. On peut avoir un site en anglais, la loi ne l’empêche pas, mais si tu ne l’as pas en français tu peux perdre des ventes», explique la directrice générale Sylvie Séguin.

Par ailleurs, toujours selon l’OQLF, 12,2% des consommateurs ne retourneront pas dans un commerce après avoir été servi dans une autre langue que le français. Plus de 55% y retourneront tout de même, puisqu’ils n’ont pas été dérangés par le service.

Pour des organismes locaux, il peut être difficile de capter l’attention d’un entrepreneur en raison de son horaire chargé. «Si, par exemple, tu approches 150 entreprises, je te dirais qu’il y aura au moins la moitié qui n’ont pas le temps ou qui le voit pas d’un bon œil, soutient Mme Séguin. Les gens sont tellement pris dans leur quotidien, surtout les petites entreprises.»

Soutien

En 2019, deux étudiantes de HEC Montréal ont mené un sondage en ligne afin d’en savoir davantage sur la satisfaction des citoyens sur le mix commercial sur le boulevard Décarie entre la rue Du Collège et le boulevard Côte-Vertu.

Sur les 179 questionnaires retenus, la difficulté d’être servi en français était l’un des commentaires qui revenaient le plus souvent. Mais des solutions sont à portée de main, croit le directeur général de la société de développement commercial du Nord de Décarie Quartier D, Gil Favreau.

Pour le DG de Quartier D, Gil Favreau, communiquer les mesures sanitaires au début de la pandémie s’est avéré un défi puisque des commerçants n’étaient pas en mesure de parler en français ou anglais.

«Ce serait de reconduire des formations sur mesure qui sont souples – parce que c’est des gens qui font des 50, 60, 70 heures par semaine – et qu’on n’y aille pas avec la coercition, mais davantage avec l’éducation», commente-t-il.

L’année passée, le Centre d’encadrement pour jeunes femmes immigrantes (CEJFI) avait d’ailleurs lancé un programme offrant des cours en ligne gratuit pour des entrepreneurs, en collaboration avec Quartier D et le Centre de services scolaire Marguerite-Bourgeoys (CSSMB).

En mettant sur pied diverses initiatives pour introduire la population immigrante au français, les compétences seront reconnues à leur juste valeur, estime la directrice générale de Développement économique Saint-Laurent. «On vient de répondre à besoin des entreprises qui cherchent une main d’œuvre. On a une belle main-d’œuvre à Saint-Laurent qu’on pourrait encore plus maximiser», souligne-t-elle.

En 2016, 42% des personnes de 15 ans et plus en emploi parlaient uniquement l’anglais au travail et 3% utilisaient une langue non officielle, selon le profil sociodémographique de la Ville de Montréal.

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