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Forte vague de soutien après le témoignage de Marwah Rizqy

La députée Marwah Rizqy sur le plateau de l’émission Les Francs-tireurs
La députée Marwah Rizqy sur le plateau de l’émission Les Francs-tireurs Photo: Capture d’écran

Pour une toute première fois, la députée provinciale de Saint-Laurent, Marwah Rizqy, a fait part de son enfance difficile lors d’une entrevue de fond sur le plateau de l’émission Les Francs-tireurs. Ils ont été ensuite des centaines à se confier à l’élue libérale.

La politicienne de 35 ans a raconté sans détour les défis qu’impliquait d’avoir un père agressif, violent et médicamenté. «J’ai toujours instinctivement protégé ma mère et il m’en a toujours voulu», avait-elle détaillé.

Mme Rizqy mentionne entre autres avoir eu à cacher ses bleus en allant à l’école et d’avoir passé un été enfermée dans une cave.

Son témoignage n’est pas passé inaperçu. «J’ai reçu au-dessus de 2 000 messages. Je n’ai pas eu le temps de répondre à tous mes courriels sur ce sujet, ça venait de partout au Québec, de tous les âges, de tout le monde», a-t-elle raconté en marge d’une entrevue bilan avec Métro Saint-Laurent.

Parmi les personnes qui ont contacté la députée, on compte plusieurs jeunes filles avec qui elle fait des vidéoconférences.

Mme Rizqy reconnaît qu’il est pénible de replonger dans ces anciens souvenirs. «En même temps, ça permet à plein de jeunes filles de se dire: ‘’un, je suis capable de mettre fin à ça, deux , je peux m’en sortir, trois, mon futur n’est pas [hypothéqué] à cause de ça», souligne Mme Rizqy.

De jeunes élèves du primaire ou du secondaire lui écrivent, sans vraiment s’attendre à recevoir une réponse. «Ça leur fait juste du bien d’évacuer le trop-plein», raconte-t-elle.

Malgré le contexte familial dysfonctionnel, la Libérale est parvenue à accéder à l’université de Sherbrooke et en Floride pour être finalement élue à Saint-Laurent en 2018.

«Je n’avais pas les chances de mon côté», dit Mme Rizqy, qui déjà au primaire, devait travailler au dépanneur de son père pour aider sa famille.

«Ça peut arriver à tout le monde. Ça peut arriver à n’importe qui.» -Claudine Thibaudeau, responsable à SOS Violence conjugale

Effets

Le fait qu’une personnalité publique comme la députée laurentienne fasse une telle sortie peut encourager certaines victimes à se tourner vers des organismes d’aide.

«Ça fait en sorte de donner différents visages à cette problématique-là», indique la responsable du soutien clinique et de la formation à SOS Violence conjugale, Claudine Thibaudeau. Les enfants se trouvent souvent au cœur des disputes entre les parents.

Des préjugés entourant la violence conjugale sont toujours bien ancrés, notamment que «ça affecte des personnes moins éduquées, moins capables de voir clair. On a l’impression que ça arrive seulement aux autres», dit Mme Thibaudeau.

Une sortie du genre peut aussi avoir des effets pervers, rappelle Mme Thibaudeau. Il y a quelques semaines, l’entrepreneure Élisabeth Rioux avait allégué sur les réseaux sociaux que son ex-copain l’avait violentée. L’influenceuse avait par la suite été la cible de plusieurs critiques virulentes.

«C’est dur. C’est pour ça que nous à SOS, on ne va pas dire: ’’Oui, oui, allez-y, parlez de votre expérience’’, parce qu’on ne sait pas comment les gens vont être reçus, malheureusement», souligne Mme Thibaudeau.

En 2012, la violence entre conjoints à laquelle les enfants étaient exposés se manifestait tant sur le plan physique que psychologique pour 3,3% d’entre eux, selon l’Enquête sur la violence familiale dans la vie des enfants du Québec.

Pour obtenir de l’aide à SOS Violence conjugale, appelez au 1 800-363-9010 ou textez au 438 601-1211

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