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Des résidents laissés à eux-mêmes dans l’insalubrité

insalubrité et ordures
Des ordures s'accumulent aux abords de cinq immeubles. Photo: Olivier Boivin / Journal Métro

Les résidents de cinq immeubles d’appartements du boulevard Jules-Poitras et de la rue Quenneville sont laissés à eux-mêmes par leur propriétaire, affirment des locataires. En conséquence, les résidents sont aux prises avec des problèmes de sécurité et de salubrité depuis plusieurs mois.

«Dans mon salon, j’ai peur des souris; dans ma chambre, j’ai peur des punaises de lit et dans le corridor, j’ai peur des inconnus. Il y a des gens qui squattent un appartement sur mon étage, qui font du bruit et qui fument de la marijuana sur le balcon. Je vis constamment dans la peur», raconte Louris Almotleq, une résidente du 1310, rue Quenneville.

Les résidents des immeubles situés au 1270 et au 1310, rue Quenneville ainsi qu’au 1275, au 1295 et au 1315, boulevard Jules-Poitras tentent depuis plusieurs mois de rejoindre leur propriétaire, Les Immeubles Banvest inc., afin que l’entretien de leur logis ainsi que des espaces communs soit effectué.

Accumulation de déchets, punaises de lit, ascenseur hors service et infestation de rats ne sont que quelques-uns des problèmes auxquels ils font face au quotidien.

Les vidanges s’accumulent dans un des garages. /Olivier Boivin-Métro Média

«J’ai jeté mon lit qui était infesté de punaises et je dors maintenant sur mon canapé, indique Mme Almotleq. Nous allons déménager le mois prochain.»

C’est depuis le début de l’été qu’elle a remarqué que l’état des lieux s’était détérioré et qu’elle faisait face à des problèmes de salubrité. Lors d’une visite sur place, Métro a pu constater que les portes de garage demeurent ouvertes en tout temps et qu’il est donc possible d’entrer facilement dans certains des immeubles.

Plusieurs portes de garage restent ouvertes en tout temps. /Olivier Boivin-Métro Média

Les portes d’appartements laissés vacants ont été défoncées et il est possible pour quiconque d’y entrer, laissant les résidents craindre pour leur sécurité.

La porte d’un logement vacant /Olivier Boivin-Métro Média

Concierge inexistant

Jusqu’à tout récemment, Koffi Désiré, un résident du 1315, boulevard Jules-Poitras, était concierge dans les cinq bâtiments, à l’emploi d’un sous-traitant.

Selon ses dires, ce dernier n’aurait pas été payé par le propriétaire. «Mon salaire venait de la poche du sous-traitant, indique M. Désiré. Depuis ce temps-là, le service est inexistant.»

La piscine au centre des cinq immeubles /Olivier Boivin-Métro Média

M. Désiré habite dans un cinq et demie depuis juin avec sa femme et ses quatre enfants et paye 1400 $ par mois. Lui et sa famille font également face à des problèmes de salubrité.

«Je vois des rats dans mon appartement, dit-il. Il faut que quelque chose soit fait parce qu’on ne se sent plus en sécurité sur tous les plans. Je suis à Saint-Laurent depuis 12 ans. […] Je n’aurais jamais cru que des déchets puissent s’accumuler [dans le garage] de cette manière ici au Canada.»

Conseil d’arrondissement

Lors de la séance du conseil d’arrondissement de Saint-Laurent du 9 août, cinq résidents se sont présentés pour dénoncer leur situation et demander au conseil d’agir, avec l’aide d’un représentant du syndicat de locataires ACORN.

«Il y a de l’eau qui a coulé dans mon appartement et en huit mois, ça n’a jamais été réparé, a indiqué Mahamat Faikh, résidant du 1270, rue Quenneville lors de la période de questions. Personne ne se sent en sécurité, il faut que vous enquêtiez.»

En réponse à ces questions, le maire Alan DeSousa a répondu: «Nous allons donner ces adresses à nos équipes d’inspection pour qu’elles contactent le propriétaire. Je n’ai pas de réponse pour vous aujourd’hui, mais nous allons porter ce problème à leur attention.»

M. Désiré s’est dit encouragé par cette réponse. «On commence à ouvrir les yeux sur notre affaire, avance-t-il. Mais on veut voir ces inspecteurs. Il faut tirer l’oreille aux Immeubles Banvest.»

De son côté, la directrice générale du Comité de logement de Saint-Laurent, Maria Vasquez, est inquiète de la situation et de la réponse de la mairie.

«C’était déjà insalubre avec le propriétaire précédent, déplore-t-elle. Il faut qu’il y ait une garantie de résultats dans les cas comme ceux-là, et que la Ville assure un suivi pour que les travaux soient effectués.»

Un groupe de résidents formé autour du syndicat de locataires ACORN a amassé une cinquantaine de signatures dans le cadre d’une pétition qu’il souhaite déposer prochainement.

Les résidents d’un immeuble de LaSalle dont Banvest est également propriétaire ont fait face à des problèmes similaires au printemps.

Les Immeubles Banvest inc. n’ont pas donné suite à nos demandes d’entrevue pour cet article.

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