Le Carrefour des Femmes de Saint-Léonard fête ses 25 ans
Le Carrefour des Femmes de Saint-Léonard (CFSL) soufflera ses 25 bougies dans quelques semaines. Portrait d’un organisme qui s’attaque à l’isolement et solidifie la solidarité féminine du quartier.
Il faut remonter au mois de septembre 1993 pour se rappeler de la création officielle du CFSL. Après multiples pétitions, des Léonardoises ont obtenu le feu vert et se sont installées dans le sous-sol de l’église Saint-Gilbert, située sur la rue des Angevins.
Le financement se faisant rare dans les premières années, ce sont des bénévoles qui s’assuraient du bon fonctionnement de l’organisme. Cependant, trois ans plus tard, des fonds de 25 000$ provenant de la Société des Bingos, qui partageait ses profits avec les organismes du quartier, ont permis l’embauche d’une intervenante psychosociale.
Deuil, divorce, violence conjugale; les femmes qui côtoient le CFSL font face à toutes sortes de problématiques.
« De fil en aiguille, on a beaucoup développé le service d’aide psychosocial. L’intervenante a des rendez-vous tous les jours. Il a beaucoup plus [de demandes qu’avant] », raconte la directrice générale, Catherine Simard. Celle-ci indique qu’auparavant trois femmes par semaine pouvaient faire appel au service d’intervention.
Pour Lucie, qui s’est présentée au CFSL en 2012, l’accueil de l’équipe a eu impact plus que déterminant dans sa vie. L’accident vasculaire cérébral dont a été victime son mari l’avait chamboulée, elle n’était plus l’ombre d’elle-même. « Elles m’ont remonté, j’étais dévastée. C’est un centre ici où on peut se libérer de beaucoup de choses. »
Inutile de dire que Lucie considère les membres comme sa deuxième famille. « C’est une place où j’ai recommandé beaucoup de femmes. Les deux semaines [durant l’été] où ça a été fermé, je m’ennuyais, j’avais hâte de revenir », ajoute-t-elle.
Même son de cloche pour Rose, qui fréquente l’organisme depuis 10 ans. « J’ai un mari qui est malade, je peux sortir, voir les filles, discuter de toutes sortes de problèmes. »
La demande est en constante hausse au cours des dernières années. Il y a huit ans, l’organisme regroupait environ 160 membres, aujourd’hui, il y en a pas de moins de 453.
«La diversité des membres est aujourd’hui au cœur du Carrefour. C’est vraiment une de nos forces, parce qu’il y a une mixité de clientèle et il y a beaucoup d’entraide.»
Catherine Simard, directrice générale du Carrefour des Femmes de Saint-Léonard.
Si le simple bouche-à-oreille a eu un impact sur la visibilité de l’organisme, l’aspect de la confidentialité joue pour beaucoup dans la confiance des femmes qui se présentent aux locaux de la rue Collerette. Comparativement aux services des CLSC, on ne peut trouver aucune trace de leur passage. « C’est la grosse différence. Quand c’est fiché, ça se suit. Ça va les suivre toute leur vie. Ce qui se dit ici, c’est fini après et vous êtes libre de revenir ou pas », indique Mme Simard.
Un financement capital
Aujourd’hui, le Carrefour des Femmes de Saint-Léonard touche plus de 360 000$ par année, qui proviennent principalement du ministère de la Santé et des Services sociaux.
C’est ce montant qui est derrière l’organisation de multiples activités qui gardent les membres du Carrefour actives. Du nombre, on compte le programme les Femmes-relais, qui a été mis sur pied en 2010.
Pendant un an, des femmes, immigrées depuis généralement moins de cinq ans, peuvent suivre une foule de formations qui constituent la facette éducationnelle des services offerts par le CFSL. Au menu, il y a des cours d’informatique, des séances axées sur le fonctionnement d’un budget et des impôts.
Le CFSL fêtera ses 25 ans le 30 août prochain dans ses locaux dès 11h30.
La journée d’inscription se tiendra le 10 septembre prochain et s’amorcera dès 9h45. Il est attendu que des femmes s’y présentent dès 6h.
Liste non exhaustive des services
Aide psychosociale
Les Femmes-relais
Aide financière
Café internet
Nombre de membres
1993: 43
2018: 453