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Des restaurateurs de Saint-Léonard qui tentent de survivre au confinement

Robed Estéril est restaurateur à Epiceskay.
Robed Estéril, copropriétaire du restaurant Epiceskay. Les tables y sont maintenant empilées, les unes sur les autres, illustrant la situation difficile. Photo: Félix Lacerte-Gauthier

Alors que le gouvernement provincial a obligé la fermeture de tous les commerces, sauf les services essentiels, plusieurs restaurateurs de Saint-Léonard se confient sur les problématiques qu’ils vivent présentement.

Selon une enquête de Restaurants Canada, la situation actuelle fait particulièrement mal à l’industrie de la restaurantion. À l’échelle canadienne, 10% des restaurants ont déjà dû fermer, et un autre 18% pourraient aussi le faire de manière définitive si rien ne change.

Copropriétaire du restaurant Epiceskay, rue Jean-Talon Est, Robed Estéril compte rester ouvert le plus longtemps possible, tant que le gouvernement n’ordonne pas la fermeture des restaurants. « On est un service essentiel en ce moment, rappelle-t-il. Les gens ont besoin de manger. »

À l’intérieur, les tables sont empilées les unes sur les autres, illustration concrète que l’endroit ne sert plus que des commandes à emporter, suivant en ce sens la consigne gouvernementale. Des produits désinfectants sont également bien en évidence sur le comptoir.

Pour l’instant toutefois, la majorité des commandes proviennent de différentes plateformes de livraisons en ligne. Afin de s’adapter, M. Estéril a aussi dû réduire le nombre d’employés. « On est seulement deux dans la cuisine maintenant ; on ne peut plus être autant », explique-t-il.

La crise le force également a être beaucoup plus prévoyant, alors que les files s’allongent partout. « Pour l’approvisionnement, il faut appeler le fournisseur à l’avance. Si on a oublié quelque chose, on est foutu, révèle-t-il. On essaie de s’adapter et de faire avec ce qu’on a. La crise nous rend créatifs. »

Une baisse importante

Robert Spiridigliozzi, propriétaire du Café Buongiorno.

Robert Spiridigliozzi, propriétaire du Café Buongiorno, tente également de traverser tant bien que mal la tempête. À l’instar de ce qui est préconisé, il désinfecte son comptoir entre chaque client. Il a également réduit les heures d’ouverture, ainsi que le nombre de produits disponibles.

« J’avais établi un système de livraison en ligne bien avant la crise. Pour le moment, ça m’aide beaucoup, mais ça ne compense pas la baisse de clientèle et l’annulation des commandes de traiteurs », révèle-t-il.

Au café 5 juillet, situé près du boulevard Pie-IX, l’adaptation est également bien difficile. Le propriétaire, Mokhtar, a dû mettre à pied ses employés, restant seul derrière son comptoir. L’endroit n’est maintenant ouvert que pendant une courte période de 4h par jour.

« Je le fais surtout pour les clients fidèles, ceux qui peuvent avoir besoin de moi, confie-t-il. Ouvrir trop longtemps pourrait devenir dangereux.

Une situation loin d’être unique, alors que 80% des restaurateurs ont dû faire des mises à pied depuis le début de la crise, et 70% prévoient réduire leurs heures d’ouverture, selon l’enquête de Restaurants Canada.

Mokhtar a aussi dû diminuer la quantité de produits offerts vu qu’il n’a plus d’aide dans la cuisine. « J’essaie de minimiser les dégâts. Je n’arrive même pas à couvrir le loyer avec les ventes, et mon propriétaire n’est pas compréhensif », se désole-t-il.

Comme les autres restaurateurs rencontrés, il souhaite qu’une aide gouvernementale soit débloquée afin de leur permettre de respirer un peu plus. Un dernier espoir qu’il n’espère plus, alors que le confinement pourrait durer encore des mois.

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