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Des temps difficiles pour les sports de combat

Marie-Claire Brabant, entraîneuse-cheffe du Club Ludus. Photo: Félix Lacerte-Gauthier

Les gyms étant maintenant rouverts, mais les combats toujours interdits, les différents clubs d’arts martiaux tentent tant bien que mal de s’adapter à une situation restant toujours nébuleuse pour eux.

«Le défi actuellement est de garder nos athlètes motivés, constate Marie-Claire Brabant, entraîneuse-cheffe au club de boxe Ludus, sur le boulevard des Grandes-Prairies. Le « sparring » est une grosse partie de ce qu’on fait, et ils s’en ennuient.  Ils ont hâte de pouvoir recommencer à s’entraîner plus sérieusement.»

À l’intérieur du gym, les entraîneurs essaient tant bien que mal d’adapter les lieux pour respecter les normes sanitaires actuelles. Un entraîneur corrige ses protégés, maintenant néanmoins une certaine distance avec eux. Un peu plus loin, une autre athlète s’exerce en solitaire sur un sac.

«On fait des circuits, dans lesquels on trace des carrés dans le sol, pour assurer la distance de deux mètres. Tout le monde essaie de garder la forme avec des entraînements individuels», ajoute Mme Brabant.

Malgré les efforts de l’équipe d’entraîneurs, la situation en décourage plusieurs. Près de la moitié des membres ont déserté le gym.

«L’été n’est pas notre saison la plus achalandée, c’est plus en septembre, avec l’arrivée de la saison froide, que je pourrai commencer à faire des conclusions par rapport à ça», nuance toutefois Mme Brabant.

S’entraîner sans local

Le confinement a également fait mal au Club de judo Saint-Léonard, qui a perdu environ 35% de ses membres. Une situation difficile pour le directeur technique de l’organisation, Rachid Mezaour.

«Ça a des répercussions sur le financement du club, s’inquiète-t-il. On souhaiterait pouvoir reprendre le plus rapidement possible, et on a prévu plusieurs mesures pour notre retour au dojo, mais ça ne dépend pas de nous.»

En temps normal, le club tient ses entraînements au pavillon du parc Ferland, dans un local appartenant à l’arrondissement. Il n’a toutefois pas encore eu la permission d’y retourner.

«Pour l’instant, on s’entraîne dehors, lorsqu’il fait beau, en respectant la distanciation, explique M. Mezaour. C’est de la grande gymnastique, il faut tout réadapter. On essaie de trouver les bonnes méthodes pour que les athlètes puissent s’entraîner sans se toucher.»

Il donne en exemple des exercices qu’il propose en attachant des élastiques aux arbres afin de faire travailler ses disciples en souplesse.

L’Académie de karaté Shotokan vit une situation semblable, alors que son local habituel est également situé dans un pavillon de parc. Pour maintenir ses élèves actifs, Angelo Baaco, l’entraîneur-chef, propose des entraînements via Zoom, et en personne dans un parc.

Malgré toute sa bonne volonté, l’interdiction des contacts enlève une partie importante du programme habituel.

«On peut faire des exercices de combats sans contact, en mettant une distance irréaliste pour pratiquer le « timing » et la réaction, mais ce n’est pas la même chose qu’un entraînement avec contact qui est essentielle pour le développement complet de l’art», résume-t-il.

Il remarque que les entraînements distancés auront néanmoins aidé le développement de certains élèves au niveau technique, vu l’accent qui y était mis.

Peu optimiste, il n’entrevoit pas le retour des combats avant un horizon de plusieurs mois, bien qu’il espère pouvoir retrouver son local pour une réouverture à l’automne.

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