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Une nouvelle génération de chiens «Covid»

Anne-Catherine Hugo est éducatrice canine et fondatrice de Can’idée. Photo: David Flotat/Métro Média

Depuis le début de la crise sanitaire, les adoptions canines montent en flèche à Montréal. Confinement oblige, ces chiens de la «génération Covid» accusent un certain retard dans leur socialisation. Un retard qui n’est pas sans risque.

«Je n’ai jamais vu une montée aussi forte du nombre de chiens à Montréal depuis que je pratique le métier d’éducatrice canine», affirme d’emblée Anne-Catherine Hugo, fondatrice de l’entreprise Can’idée.

Cette dernière participe à des ateliers organisés par la Ville de Montréal.  Métro est allé à sa rencontre le 9 juin au parc à chiens Arthur-Péloquin.

«Ce sont des chiots ou des chiens adolescents qui ont été adoptés aux alentours de mars ou avril 2020, au début de la pandémie. La plupart ont eu des difficultés lors de leur période de socialisation.»

Les questions qui reviennent souvent sont par rapport aux chiots ou aux jeunes chiens: les mordillements, les sauts pour de l’attention, les jappements, et d’autres comportements de demande d’attention.

Anne-Catherine Hugo, éducatrice canine et fondatrice de Can’idée

La période de socialisation des chiens dure environ jusqu’à l’âge d’environ quatre mois.

«Avant 16 semaines, il faut montrer au chien ce qu’est la vie. Il absorbe un maximum d’informations: les bruits, les textures, des choses bizarres pour lui comme une canette ou les mouvements brusques des enfants, par exemple Durant la pandémie, ces chiens n’ont pas vu beaucoup de ces choses-là».

Après cette période cruciale, changer le comportement d’un chien relève de la désensibilisation. «Ça se fait, mais le processus est plus complexe et difficile», prévient Mme Hugo.

Savoir lire les signaux d’inconfort

Avec le déconfinement et la reprise progressive des activités, ces jeunes animaux accusent donc un retard dans leur socialisation par rapport aux chiens plus âgés. Un facteur qui peut modifier leur comportement.

«Ces chiens vont plus facilement être effrayés et démontrer des signes d’inconfort envers les choses qu’ils trouvent étranges.»

Si le nombre d’attaques reste rare, Anne-Catherine explique que réprimander ou ignorer son chien en cas de manifestation de ces signes d’inconfort peut augmenter ce risque.

«Quand un chien apprend qu’il ne faut pas qu’il grogne ou qu’il jappe, il apprend qu’il n’a pas le droit de faire des avertissements. C’est là où le risque de morsure surprise est accru, car le chien sait qu’il ne va pas être pris en compte dans les messages qu’il veut faire passer.»

D’autres signaux plus subtils peuvent aussi constituer des messages d’incommodité: la patte levée, un nez léché à répétition, un bâillement, des lèvres retroussées et le blanc des yeux particulièrement visible en sont des exemples. Si le chien démontre plusieurs de ces signaux, le mieux serait de s’éloigner et attendre un retour au calme.

En attendant, le meilleur moyen de bien éduquer son chien reste de suivre des cours en compagnie d’un éducateur canin certifié, une denrée rare au Québec avec l’absence de régulation de cette pratique.

«Si l’éducateur canin a une bonne formation de base, qu’il suit des formations en continu, s’il se base sur des faits scientifiques issus de la recherche et non sur des anecdotes, il peut être considéré comme un bon choix d’éducateur.»

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