Canopée: l’arrondissement de Saint-Léonard rattrapera-t-il son retard?
Le verdissement de Saint-Léonard est à la traîne par rapport aux autres arrondissements de Montréal, où l’indice de canopée urbaine est en moyenne deux fois plus élevé. Pour tenter de rattraper ce retard, l’Arrondissement a bonifié une fois de plus la quantité d’arbres qui seront plantés sur son territoire cette année.
Bon dernier avec seulement 8,84% de surface couverte par des arbres dans l’arrondissement, selon les données du plus récent recensement, qui remonte à 2015, Saint-Léonard rattrape difficilement son énorme retard dans la végétalisation de ses artères résidentielles, industrielles et commerciales.
«Saint Léonard, c’est quand même une jeune ville. Ç’a été fondé dans les années 1960, donc il y a eu des petits arbres qui ont été plantés et ils ne sont pas arrivés à la hauteur pour être comptés [dans le calcul de la canopée]», explique Angela Gentile, conseillère du district de Saint-Léonard-Est, en entrevue avec Métro.
«On va continuer à sensibiliser la population à aimer les arbres, à les accepter , parce que ce n’est pas évident pour tout le monde», affirme-t-elle, soutenant que les citoyens seraient réticents à voir des arbres plantés sur les terrains de la Ville, en bordure de leur propriété, en raison des «feuilles sur [leur] voiture, sur [leur] pavé».
«Avec notre équipe de communication, nous faisons des efforts pour souligner [l’importance de planter] pour la santé, pour l’environnement. On augmente la plantation et les gens sont très défensifs sur où planter quels arbres», ajoute la conseillère.
1300 nouveaux arbres par année
À son dernier conseil, l’arrondissement de Saint-Léonard a annoncé avoir bonifié ses plantations pour 2022 avec 300 nouveaux arbres qui prendront racine au parc Delorme. Ils viennent s’ajouter aux 1000 plants déjà prévus pour rattraper le retard dans la canopée.
Toutefois, ce chiffre est relativement bas si l’on tient compte du taux d’abatage. Selon les données de la Division des parcs, de l’horticulture et de la forêt urbaine, les arbres abattus représentent en moyenne 64 % des arbres plantés, ce qui veut dire que pour chaque 10 arbres plantés, 6 autres seront abattus.
Selon l’Arrondissement, l’augmentation du nombre d’arbres abattus entre 2018 et 2020 serait dû à l’agrile du frêne, qui aurait dévasté les populations de frênes partout à Montréal et ses environs, accentuant la pente à remonter pour rattraper le retard.
Un rapport faisant état de la canopée de Saint-Léonard jusqu’à 2020 sera publié cette année.
L’importance de la canopée urbaine
Planter des arbres et verdir les espaces urbains comporte de nombreux avantages, dont le principal est la réduction des îlots de chaleur. En effet, selon les plus récentes données de la Ville de Montréal, Saint-Léonard compte de nombreux secteurs où la température moyenne est bien au-dessus de la normale, ce qui peut provoquer des problèmes de santé et des mesures de mitigation énergivores.
On peut notamment penser aux zones fortement minéralisées (couvertes d’asphalte et autres surfaces sombres et minérales conservant la chaleur) comme la rue Jean-Talon Est et le périmètre de l’autoroute 40, où la température de surface peut atteindre plus de 12 °C d’écart avec la normale montréalaise, selon les données de la Ville.