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«Sortir du désert» ou comment contrer l’insécurité alimentaire

Photo: (Photo: La Voix Pop - Patrick Sicotte)

Six jeunes en insertion sociale du Carrefour jeunesse-emploi du Sud-Ouest (CJESO) ont décidé de s’attaquer à l’enjeu de l’insécurité alimentaire en créant le court-métrage Sortir du désert. Voulant démontrer qu’il est possible de contrer cette problématique qui touche bon nombre de résidents, le film met de l’avant les solutions mises en place dans l’arrondissement, comme les mini-marchés et les épiceries à faible coût.

Après que les organismes SUCO et L’Oeuvre Léger, qui travaillent tous deux dans le domaine du développement durable à l’échelle locale et internationale, aient proposé au CJESO de créer un documentaire à ce sujet, plusieurs jeunes ont manifesté leur intention d’y participer.

Jérémie De Leon fréquentait déjà le Carrefour, un lieu d’accueil pour les jeunes adultes désirant entreprendre un retour aux études ou au travail, lorsqu’il a entendu parler du projet. «J’ai tout de suite voulu participer, j’aime tout ce qui touche au cinéma», dit le participant de 22 ans qui étudie présentement le 7e art à l’institut Trebas.

De son côté, Sahil Samji, âgé de 18 ans, a voulu se lancer pour l’expérience. «Je n’ai jamais vraiment eu d’intérêt pour le cinéma, mais j’ai voulu essayer et j’ai beaucoup appris», dit-il.

Désert alimentaire
Avec les quatre autres membres de leur cohorte, Gabriel Dupont, Stéphanie Grenier, Thierry Lauzon et Étienne Trépanier, ils devaient créer à partir de la thématique des déserts alimentaires proposée par SUCO et L’Œuvre Léger. Ils étaient encadrés de Josué Bertolino, un cinéaste accompagnateur de Funambules Médias.

«Nous sommes arrivés avec une idée générale, mais c’était important que ce soit eux qui choisissent le contenu pour qu’ils apprennent de ça», précise Yasmina Britel, l’agente de programme en éducation chez SUCO.

«Nous voulions qu’ils développent un esprit critique par rapport à cette problématique», renchérit l’intervenante du CJESO, Émilie Guérin, qui a accompagné la cohorte tout au long du processus avec son collègue Steve Goudy.

Sahil Samji a d’ailleurs beaucoup appris depuis les débuts du projet, en janvier. «Je ne savais même pas qu’il y avait des initiatives alimentaires dans mon quartier», dit celui qui habite Ville-Émard depuis 16 ans.

Jérémie De Leon et Sahil Samji

Initiatives
L’idée retenue était de mettre de l’avant le côté positif de la problématique des déserts alimentaires, qui se définit comme le fait de ne pas avoir accès à des aliments frais, sains et abordables dans un périmètre de 500 m. «On voulait montrer aux gens qu’il existe des solutions», explique Jérémie.

Le court-métrage présente divers projets de quartier, dont la Maison d’Entraide Saint-Paul & Émard, qui offre des ateliers de cuisine et un marché où les consommateurs n’ont qu’à payer 40% de leur facture.

Le Café-marché de la Petite-Bourgogne fait également partie du lot. Les clients peuvent y acheter des aliments à moindre coût en plus de profiter d’un café communautaire où des produits conçus à partir d’aliments invendus sont vendus.

L’épicerie autogérée Le Détour, qui vient d’ouvrir ses portes dans le Bâtiment 7 dans Pointe-Saint-Charles, termine le documentaire sur une note positive. «On voulait montrer qu’il est encore possible d’innover et de créer de nouvelles initiatives», précise Marie-Ève Laramée, chargée de projet à L’Œuvre Léger.

Sortir du désert sera diffusé au festival Cinéma sous les étoiles le 17 juillet dans le parc Saint-Gabriel. Dans le cadre d’une soirée dédiée à l’alimentation, où plusieurs organismes œuvrant dans le domaine tiendront des kiosques. Il précédera le long-métrage La ferme et son État du réalisateur Marc Séguin.

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