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Une voix réconfortante pour les aînés

Jean Labbé est bénévole chez les Petits frères. Il fait des appels téléphoniques auprès d’aînés pour briser leur solitude pendant la crise sanitaire du COVID-19.
Jean Labbé offre du réconfort et du soutien moral à des personnes âgées isolées en leur téléphonant. Photo: Voix Pop – Josie Desmarais

Réconfortant et avec un sourire dans la voix, Jean Labbé se fait rassurant au bout du fil. Il apporte un peu de chaleur chez les aînés souffrant de solitude à travers l’escouade téléphonique des Petits frères. Le résident du Sud-Ouest est parfois l’unique contact pour ces personnes depuis le début de la pandémie.

Employé de l’organisation dans les années 1970, M. Labbé est de retour chez les Petits frères comme bénévole depuis décembre. Par le programme de jumelage, il visitait deux personnes habitant en CHSLD. Les rencontres ont toutefois cessé avec la crise du coronavirus.

Les Petits frères ont aussitôt mis sur pied une ligne téléphonique pour contrer l’isolement chez les personnes âgées vivant seules. Une fois par semaine, Jean Labbé appelle donc quatre femmes de Montréal, que l’organisme surnomme affectueusement les «Grandes amies».

Ne pouvant sortir faire leurs commissions et sans famille, ces personnes se retrouvent dans une situation de solitude plus importante qu’à l’habitude.

«Souvent, les seuls contacts, ce sont les appels que je leur fais, indique le bénévole de 77 ans. Elles sont seules toute la journée. Personne d’autre ne les appelle. Une des dames me disait: ‘‘j’aimerais au moins que mes voisins me disent bonjour. Personne, personne ne m’appelle ou ne me parle‘‘.»

«Si j’arrêtais la semaine prochaine, ce serait comme un nouveau deuil. Elles attendent notre appel. Elles sont toujours très, très contentes de recevoir cet appel. Je sens que c’est important pour ces personnes.»  — Jean Labbé, bénévole chez les Petits frères

À l’écoute

Jean Labbé et ses «Grandes amies» parlent de choses et d’autres pendant les 10 ou 15 minutes de la conversation. Elles font aussi part de leurs préoccupations.

«J’essaie de parler avec eux de leur jeunesse, comment c’était Montréal. C’est important pour elles d’avoir une conversation la plus longue possible parce que ça passe le temps», décrit le citoyen de Griffintown.

Une de ses interlocutrices préfère pour sa part l’écouter. «Elle me dit que juste entendre ma voix lui fait du bien», raconte l’ancien organisateur communautaire dans un CLSC.

M. Labbé fait parfois le lien avec les diverses ressources qui les accompagnent, notamment pour la livraison de l’épicerie ou concernant leur santé.

Inquiétudes

Parmi leurs inquiétudes, M. Labbé note une peur du virus et l’impossibilité d’aller à la banque pour voir leur compte, comme elles n’ont aucun accès à internet. «J’ai senti une anxiété qui arrivait. Elles ont hâte que ça se termine et de reprendre leurs activités normales», évoque-t-il.

Toutefois, elles se comptent chanceuses de vivre à la maison et non dans un CHSLD.

Après la fin de la crise, M. Labbé souhaite continuer de les appeler. «On devient des amis parce qu’on parle de toutes sortes de choses. On développe des liens assez grands avec ces personnes», mentionne-t-il.

Pour s’inscrire à la chaîne d’appels, les personnes de 75 ans et plus peuvent composer le 1-877 805-1955 ou écrire au covid-19@petitsfreres.ca.

2M$

Le spectacle télévisuel Une chance qu’on s’a a permis de récolter 2 M$ au profit des missions des Petits frères et de SOS violence conjugale. L’organisme qui accompagne les aînés isolés poursuit sa campagne de financement sur le web qui vise à amasser 1,5 M$ pour son fonds d’urgence.

Pour plus d’infos

petitsfreres.ca

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