Être brigadière pour assurer la sécurité des écoliers
Une résidente du Sud-Ouest occupe le métier de brigadière depuis bientôt 30 ans. Louise Sanscartier ne regrette pas un instant son changement de carrière qui l’a amené à être plus près de ses enfants.
Avant d’amorcer son nouveau métier, son mari et elle possédaient un commerce dans le Sud-Ouest. Lorsqu’ils ont eu leurs enfants, le couple a opté pour une stratégie qui combinait le boulot et la famille. Elle travaillait de jour et son mari de soir.
«Pour une maman, le métier de brigadière est que les enfants ne s’aperçoivent pas que tu travailles parce que tu vas les mener à l’école le matin. Tu finis ton travail quand eux finissent l’école», explique l’employée de 58 ans, embauchée par le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM).
Cette manière de gérer la vie familiale évitait donc d’embaucher une gardienne à la maison et permettait à Mme Sanscartier de passer plus de temps auprès de ses jeunes garçons.
Chaque matin, elle se rend à sa traverse piétonne pour accueillir les élèves de l’école primaire Ludger-Duvernay. Au dîner, la brigadière retourne une deuxième fois à son passage pour piétons. Finalement, elle accompagne les enfants à leur sortie de l’école en fin d’après-midi.
«Il faut que tu sois tolérant avec tous les évènements qui peuvent se passer sur la rue. Il peut y avoir de l’itinérance, des personnes âgées, des vélos et des gens en auto. Il faut que tu sois capable de vivre avec une certaine courtoisie et du respect.» – Louise Sanscartier
Point de repère
Le mandat d’un brigadier est de montrer les différentes manières de traverser la rue et de reconnaitre les dangers. Les élèves de maternelle ont parfois besoin d’une adaptation et les brigadiers sont là pour les guider.
Son travail consiste aussi à rappeler aux enfants de mettre leurs mitaines, leur tuque ou d’attacher leur manteau.
Pour Mme Sanscartier, son emploi va aussi au-delà de faire traverser les élèves au bon endroit et au bon moment. Elle agit également comme guide dans le quartier.
«Tu fais de l’entraide avec les gens du secteur, tu es une écoute pour une personne âgée qui passe. Tu es un point de repère», souligne celle qui est en poste à l’intersection des rues Notre-Dame et Saint-Ferdinand, près de la station de métro Saint-Henri.
S’adapter
Si la situation actuelle a peu d’impact sur son travail, le port du couvre-visage et des lunettes apporte tout de même son lot de défis, comme pour différents domaines.
«Il faut être encore plus attentif. Avec le masque, les enfants t’entendent moins si tu ne parles pas fort et qu’il se passe quelque chose. Il faut être plus attentif au niveau de l’écoute parce que c’est quelque chose de nouveau [pour eux]», expose Mme Sanscartier.
Certains brigadiers travaillent toujours à 70 ou 80 ans. Parfois, ils sont retraités ou semi retraités. C’est aussi une manière de passer le temps en travaillant quelques heures par jour seulement.
«Je ne suis pas près d’arrêter. J’en ai encore pour une dizaine d’années», assure-t-elle.
Louise Sanscartier célèbrera ses 30 ans de carrière en octobre.