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Musique: Cupidon tire sa flèche de la prison vers le rap

Photo: Métro Média - Lila Maitre

On ne peut pas dire que le rappeur Cupidon n’est pas fier de ses racines du Sud-Ouest. Après une enfance principalement passée à Pointe-Saint-Charles, et un passage de six ans au pénitencier, l’artiste vient de sortir un nouvel album. En compagnie de Métro, il revient sur son parcours artistique et professionnel, et sur l’attachement qu’il éprouve pour son quartier de jeunesse.

«Tu vois, des cafés comme ça, il n’y en avait pas avant», souligne Cupidon tout en s’installant sur l’un des tabourets du café Florence de Pointe-Saint-Charles.

Car Cupidon l’a connu ce quartier d’antan, quand la rue Centre ne comprenait qu’une pizzéria, un barbier et un vendeur de poutine.

«Quand j’étais jeune, c’était plus pauvre et insalubre, il y avait beaucoup de choses abandonnées sur la rue Centre.»

Le jeune habitant de Pointe-Saint-Charles occupe alors ses soirées dans le studio d’enregistrement de connaissances du quartier, après avoir fait son entrée dans le monde musical avec des battles, des joutes verbales de rap, en compagnie de camarades d’école.

«Quand j’écris ma musique, je parle de ce que j’ai vu, ce que j’ai connu, ce qui est proche de moi. Toute ma jeunesse, j’étais dans le Sud-Ouest, donc c’est sûr que je l’ai sur le cœur […] c’est ce qui m’a créé et qui m’a formé.»

Une jeunesse partagée donc entre le basket, la musique et la conquête de quelques sous pour pouvoir s’acheter des souliers.

Prison, mode et musique

Mais la jeunesse de Cupidon a aussi été marquée par quelques remous judiciaires, qui lui ont valu un passage de six ans au pénitencier, au début de sa vingtaine. Une étape qui a permis à l’artiste de réfléchir sur lui-même.

«Ça m’a appris à grandir et à réaliser des choses de la vie. Je suis sorti de là plus réveillé et en voulant accomplir des choses.»

Et des choses ont été accomplies depuis sa sortie il y a environ deux ans. Cupidon a monté une boutique de prêt-à-porter, dont l’origine provient de son collectif qui rassemble plusieurs rappeurs, Les Vikingz.

«J’avais imprimé 75 chandails qui ont rapport à ma musique, pour les vendre et envoyer l’argent à des amis qui étaient toujours en prison. Je les ai vendus en trois jours […] j’ai vu l’enthousiasme des gens.»

Il s’associe donc à un ami, qui s’occupe de la production, et gère la boutique qui est aujourd’hui exclusivement en ligne.

Mais loin de lui l’idée d’abandonner pour autant le monde musical. Peu après sa sortie de prison, Cupidon sort un clip vidéo qui «pogne bien», ce qui l’encourage à continuer dans le domaine.

Et le rappeur n’a pas chômé depuis: en novembre dernier, il a sorti un album solo, Non coupable. Le 18 février, un second album, cette fois en duo, Mourir en essayant, est sorti ans les bacs. Ce dernier a été produit avec l’un des membres des Vikingz, Lebza Khey.

«Dans l’album, je parle de mon cheminement […] je veux montrer aux gens que tout est possible, j’ai vraiment travaillé fort; quand je suis sorti du pénitencier, je n’avais rien.»

Avec l’argent récolté par ses différents projets, Cupidon a pu aider, à l’approche de Noël, des familles dans le besoin du Sud-Ouest et de Laval, pour leur épicerie. Le 4 mars prochain se tiendra le tout premier concert de Cupidon, à Québec, et un nouvel album en duo devrait sortir prochainement.

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