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Masque N95: «on n’en manquera pas»

Des masques N95.
Des masques N95. Photo: Justin Sullivan/Getty Images

Les masques N95 sont obligatoires en tout temps dans les zones chaudes des établissements de santé de la province depuis la semaine dernière (11 février). Contrairement au printemps où le manque d’équipements était un enjeu crucial à la lutte contre le virus, les CIUSSS Centre-Sud et de l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal estiment désormais pouvoir s’approvisionner sans difficulté.

Les nouvelles exigences sont émises par la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST). «Cette annonce s’inscrit dans la foulée des nouvelles connaissances scientifiques et de l’évolution du contexte de la pandémie, notamment au regard du potentiel infectieux accru des nouveaux variants», a-t-on signifié dans un communiqué de presse.

En termes de stockage, on ne craint pas la même problématique qu’au printemps 2020. Depuis plusieurs mois, le Palais des congrès de Montréal sert d’entrepôt d’équipements de protection.

«La situation qui s’est produite durant la première vague n’est pas du tout la même en ce moment, affirme le porte-parole du CIUSSS Centre-Sud, Jean Nicolas Aubé. Il n’y a pas enjeu de distribution de masques.»

Sans donner de chiffres précis, il indique que si l’achat de masques cessait subitement, l’organisation pourrait quand même continuer à fournir l’équipement nécessaire à ses employés pendant des mois.

Le CIUSSS de l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal va dans le même sens. Il possède déjà quelques milliers de masques N95. L’organisation ajuste les stocks en lien avec la nouvelle directive en zone rouge.

Par ailleurs, le portrait a beaucoup changé entre la première et la deuxième vague, souligne M. Aubé. «Il y a des entreprises qui se sont mises à fabriquer des masques qui ne le faisaient pas avant, évoque-t-il. Nos équipes travaillent au quotidien pour assurer un suivi des commandes d’équipements.»

Réactions

Avant la nouvelle mesure, le port du masque N95 était limité aux interventions générant des aérosols, par exemple pour une tentative de réanimation.

«Ça fera bientôt un an que la pandémie est en cours. Il est plus que temps que la CNESST intervienne», a réagi le président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), Jeff Begley.

Le syndicat évalue que, depuis le début de la crise sanitaire, 30 000 travailleurs de la santé ont contracté la COVID-19, par moment en raison d’un manque d’équipement.

La Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ) se réjouit aussi de la nouvelle norme en zone rouge. «Enfin, le ministère de la Santé et des Services sociaux a diffusé sa directive sur le port du N95 en zone chaude, près de 11 mois après que la [FIQ et le secteur privé (FIQP)] l’aient réclamé pour leurs membres», commente-t-on dans un communiqué.

«Avec les variants qui pourraient faire des ravages encore plus grands dans le réseau, c’est une nouvelle que l’on accueille avec un certain soulagement», souligne la présidente de la FIQ, Nancy Bédard.

Cependant, les deux fédérations qui comptent près 76 000 professionnels de la santé sont déçues que les zones tièdes soient exclues des nouvelles mesures. Les patients suspectés d’être infectés de la COVID-19 sont autant susceptibles de transmettre le virus que les patients en zone chaude, plaide-t-on. Les mêmes exigences devraient s’appliquer, selon les syndicats.

191 000

Au CIUSSS Centre-Sud, 191 000 personnes ont travaillé dans les zones chaudes des établissements de santé du territoire au cours des dernières semaines. On compte 31 zones chaudes sur les 156 établissements.

En collaboration avec François Carabin

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