L'année scolaire débute en chanson

Le 6 septembre, dans l’après-midi, une semaine après le début officiel de l’année scolaire, la fébrilité est palpable dans l’établissement. Au sous-sol, Louis-Jean Cormier est sur scène et a tout le mal du monde à commencer son concert devant un public totalement sous son charme. L’enthousiasme des jeunes spectatrices se mesurait aux décibels de leurs cris stridents. « Moi j’ai un micro, vous n’en avez pas, mais on va essayer de se parler quand même », lance-t-il pour demander le calme. L’argument est entendu, et c’est dans la sérénité qu’il peut entamer enfin son concert-conférence. Sa guitare et sa voix feront le reste.

« Je suis amateur de musique et je savais qu’il avait son local d’enregistrement dans le coin », explique Pascal Laroche, directeur des services pédagogiques de l’établissement, quant aux modalités pratiques qui ont présidé au choix de cet artiste. « Ses chansons abordent des thèmes qui touchent tout le monde et particulièrement les adolescentes », renchérit Maude Cournoyer, intervenante psychosociale, sexologue et animatrice à la vie étudiante.

Projet éducatif

Le jeune artiste, il est vrai, fait l’unanimité autour de lui. Son invitation ne pouvait que susciter l’adhésion des jeunes.

« Je crois que l’âge n’a pas été le critère principal de sélection, c’est aussi une personne inspirante. Il aborde des thèmes importants, comme l’identité. Il s’est également positionné par rapport à des évènements importants qui ont secoué la société », développe-t-elle.

Il reste que c’est une école qui a invité un chanteur pour animer un début d’année. « Pour nous il fallait faire un lien avec la mission éducative du collège et promouvoir la langue française », argue-t-elle. Le concert s’intègre effectivement dans un projet éducatif assez complet. La partie « conférence » du spectacle devait permettre de rendre l’événement encore plus accessible pour les élèves. L’artiste a abordé dans ses chansons des sujets aussi divers que l’amour, la maladie, le contexte social ou la question identitaire. « Il y aura une suite tout au long de l’année : les thèmes et les chansons seront repris et retravaillés sous différents angles, de façon à s’approprier l’événement et à en faire un projet global qui habitera les élèves », indique M. Laroche en espérant que ce soit « une première d’une longue tradition. »

Est-ce que d’autres artistes seront invités au long de l’année? Cela est envisagé, éventuellement avec les suggestions des élèves.