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La Colombie face à l’inconnu politique

A man reads a newspaper with the headline that reads in Spanish: "Colombia said No" in Bogota, Colombia, Monday, Oct. 3, 2016. Voters rejected a peace deal with leftist rebels of the Revolutionary Armed Forces of Colombia, FARC, by a razor-thin margin in a national referendum Sunday, dismissing years of negotiations and delivering a setback to President Juan Manuel Santos. Final results showed that 50.2 percent opposed the accord, while 49.8 percent favored it. (AP Photo/Fernando Vergara) Photo: Fernando Vergara)/The Associated Press
Associated Press/Métro - avec Dmitry Belyaev/Metro World News

Le dirigeant des FARC, Rodrigo Londoño, dit Timochenko, a affirmé sa volonté de «réparer» l’accord de paix rejeté, à la surprise générale, par les Colombiens dimanche, alors que le leader du camp du «non», l’ancien président Alvaro Uribe, exige que les révolutionnaires purgent des peines de prison et soient écartés de l’arène politique.

Des négociateurs du gouvernement colombien et des FARC se sont réunis à La Havane, hier, au lendemain du rejet d’un accord négocié pendant plus de quatre ans et qui promettait une paix durable après 52 ans d’un conflit sanglant.

Le négociateur en chef de Bogotá, Humberto de la Calle, a offert sa démission hier, assumant l’entière responsabilité de l’échec de l’accord. Le président de la Colombie, Juan Manuel Santos, n’avait pas encore accepté son désengagement hier.

Tous les sondages donnaient le «oui» largement gagnant dimanche. Mais avec un taux de participation anémique, le camp opposé à l’accord l’a emporté avec une mince majorité.
Plusieurs citoyens ayant rejeté l’accord ont expliqué avoir senti que l’entente permettait aux révolutionnaires des FARC de s’en tirer après avoir causé énormément de souffrances à leur pays, notamment en recourant au meurtre, à l’extorsion, à l’enlèvement et au commerce de drogue pour parvenir à leurs fins.

«Il y avait tellement de bénéfices pour les gens qui ont fait si mal au pays.» – Laura Solano, étudiante en graphisme colombienne de 25 ans, expliquant au New York Times hier la principale raison pour laquelle elle a rejeté l’accord de paix avec les FARC, dimanche.

«La société est divisée»

Métro a parlé avec Kristian Herbolzheimer, directeur des programmes sur les Philippines et la Colombie à l’organisation britannique Conciliation Resources, du rejet de l’accord de paix, dimanche.

Pourquoi l’accord a-t-il été rejeté?
De larges pans de la société ne font confiance ni au gouvernement, ni aux FARC.

Qu’est-ce que la campagne du «non» menée par l’ancien président Alvaro Uribe cherche à obtenir?
Ce n’est pas clair. Ses deux principaux arguments en faveur du «non» sont que les dirigeants des FARC ne doivent pas éviter la prison et qu’ils intégrer l’appareil politique du pays. Mais dans sa première déclaration publique après l’annonce des résultats, Uribe s’est mis à parler d’éducation, de taxation et de préservation des valeurs de la famille traditionnelle…

Est-ce qu’une paix avec les FARC demeure possible?
Oui, il y a encore des chances. La bonne nouvelle, c’est qu’aucun des deux camps n’appelle aux armes et que le cessez-le-feu bilatéral tient toujours.

Que nous réserve la suite?
À l’échelon politique, l’accord de paix doit être redéfini et sa renégociation doit inclure les dirigeants du camp du «non». Mais la société colombienne est désormais profondément divisée. Il est donc impératif d’établir de multiples dialogues dans toutes les couches de la société, de façon à dégager une vision commune de ce qui serait une meilleure Colombie pour l’avenir.

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