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Flambée des décès en Espagne et reprise de la hausse en Italie

Flambée des décès en Espagne, hausse en Italie après un répit
Un aréna transformé en morgue à Madrid en Espagne Photo: Burak Akbulut/Anadolu Agency via Getty Images
Rédaction - Agence France-Presse

Nouveau record en Espagne avec 514 morts, tandis que l’Italie en dénombrait 743, soit une reprise de la hausse du nombre de décès après un léger répit.

Le nombre de personnes tuées par le coronavirus est reparti mardi à la hausse en Italie, avec 743 morts, après deux jours de baisse, mais la contagion semble confirmer son ralentissement, selon le bilan de la protection civile.

Ce bilan fait état d’une hausse de 8% des cas (près de 70 000 au total), comme lundi, soit les plus faibles taux depuis l’arrivée de la pandémie en Italie.

La Lombardie, au nord du pays, reste la région la plus touchée avec 4178 décès sur un total de 6820 enregistrés dans le pays à ce jour, suivie par l’Emilie-Romagne avec 985 décès.

La Lombardie est également la région avec le plus grand nombre de cas, 30 703 sur 69 176 pour l’ensemble du pays, selon les chiffres de la protection civile.

Désormais toutes les régions italiennes sont endeuillées puisque la petite Basilicate (sud) qui compte un peu plus de 500 000 habitants, a enregistré son premier décès lundi.

L’Espagne demande de l’aide humanitaire

Deuxième pays le plus touché en Europe, l’Espagne a demandé mardi l’aide humanitaire de l’Otan alors qu’elle enregistrait un nouveau record de 514 morts du Covid-19 en 24 heures, portant le bilan total à 2696.

Selon ces chiffres publiés par le ministère de la Santé, le nombre total de cas confirmés a, lui, progressé de 20% de lundi à mardi et s’approche des 40 000 avec 39 673, alors que les autorités multiplient les tests.

«Nous sommes dans la semaine difficile», durant laquelle «nous attendons» de voir si, grâce au strict confinement de la population, «nous allons réussir à atteindre le pic (de l’épidémie) et commencer à voir baisser le nombre de cas», a expliqué le directeur du Centre d’alertes sanitaires Fernando Simon lors de son point presse quotidien.

Dans l’ensemble du pays, le nombre de malades en soins intensifs s’élève à 2636 alors que le nombre de personnes guéries est de 3794.

«Heureusement, nous avons chaque jour plus de personnes guéries que de morts au total», a souligné le Dr Simon.

Ce nouveau bilan est publié alors que le gouvernement du socialiste Pedro Sanchez a décidé mardi de prolonger jusqu’au 11 avril le confinement des Espagnols, décrété le 14 mars. Le parlement devra approuver cette prorogation mercredi.

Les Espagnols ne sont autorisés à sortir de chez eux, individuellement et en gardant leurs distances, que pour acheter des produits de première nécessité, se rendre au travail quand le télétravail n’est pas possible ou encore sortir brièvement leur chien.

Les autorités ont toutefois écarté jusqu’ici de prendre des mesures plus draconiennes. «La meilleure des nouvelles mesures que nous pouvons adopter, c’est de demander aux citoyens qu’ils continuent à respecter ces mesures si drastiques», a insisté mardi le ministre de la Santé, Salvador Illa.

La pression sur le système de santé, décimé par la contamination de 5400 professionnels, va continuer à s’aggraver tant que de nouveaux patients devront être hospitalisés, a toutefois prévenu Fernando Simon.

Selon lui, les cas d’infection du personnel soignant sont dus en partie au manque d’équipements de protection notamment à Madrid, mais il a souligné la difficulté à se procurer ce matériel au niveau mondial.

Face à ce manque d’équipement, l’Otan a relayé mardi un appel à une «aide internationale» à l’Alliance «afin de prévenir la propagation du virus au sein des unités militaires (…) et dans la population civile».

L’armée espagnole a notamment demandé 500 000 tests rapides du Covid-19, 1,5 million de masques chirurgicaux et 450 000 masques de protection type FFP2 et FFP3.

Une morgue dans un aréna

La région de Madrid est de loin la plus touchée avec 1535 morts, soit 57% du total et 12 352 cas (31% du total).

«Il me semble que nous continuerons avec ces mesures au-delà de la semaine sainte» qui précède Pâques, le dimanche 12 avril, a estimé mardi le chef de l’autorité sanitaire de la région de Madrid, le Dr Enrique Ruiz Escudero, dans un entretien à la télévision publique.

Face à la saturation de ses services funéraires, la capitale espagnole a décidé d’aménager comme morgue la piste de patinage d’un centre commercial.

«Nous n’avons pas la capacité logistique pour procéder aux enterrements et aux incinérations étant donné le rythme auquel se produisent les décès», a reconnu le maire de Madrid José Luis Martinez-Almeida à la télévision publique.

Les immenses halls d’exposition de la foire de Madrid ont été transformés par ailleurs en un hôpital de campagne de 1500 lits qui pourrait à terme en accueillir jusqu’à 5500.

L’armée continue de son côté de désinfecter des maisons de retraite, des établissements à la population très vulnérable où des dizaines de décès ont été enregistrés.

Les militaires ont retrouvé des cadavres dans «certaines résidences», a confirmé sans donner plus de détails le chef d’état-major de la Défense Miguel Angel Villarroya. Le parquet espagnol mène une enquête.

Déjà mobilisée pour veiller au respect des mesures de confinement, la police doit localiser des malades «irresponsables (…) qui ont quitté l’hôpital sans avoir reçu le feu vert médical» et pourraient donc contaminer d’autres personnes, a déploré José Angel Gonzalez, responsable de la police nationale.

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