Des Français manifestent pour leur retraite à Montréal

Mardi était la 10^e journée de mobilisation contre le projet de repousser l’âge minimal de la retraite en France. Les échos de cette mobilisation se sont fait sentir jusqu’à Montréal alors que des Français se sont rassemblés, hier, devant le consulat de leur pays, en plein centre-ville de la métropole.

Ils ont démontré leur soutien à la grève en France, qui dénonce la procédure du 49.3 utilisée par le gouvernement français pour faire adopter sa réforme des retraites sans vote du Parlement. Les Français montréalais, qui étaient au rendez-vous sur l’avenue McGill, se sont aussi indignés des violences policières contre les manifestants dans leur pays d’origine.

Le rassemblement était organisé par la branche montréalaise du parti de l’opposition de gauche, la France insoumise (FI). Les Français manifestent dans leur pays depuis janvier, alors que le gouvernement d’Emmanuel Macron prévoit de relever l’âge minimum pour partir à la retraite de 62 à 64 ans, à l’exception de quelques carrières longues.

La retraite au Québec

Cet âge minimal est actuellement de 60 ans au Québec. La semaine dernière, le gouvernement provincial a écarté toute idée de le décaler.

Vendredi, le ministre des Finances, Eric Girard, a d’ailleurs déclaré devant la Chambre de commerce du Montréal métropolitain que le Québec est capable d’avoir un débat civilisé au sujet des retraites. Une citation qui intervient dans un contexte où le déclenchement du 49.3 provoque des émeutes tous les soirs en France, depuis une dizaine de jours.

L’obtention d’une retraite sans pénalité serait également retardée par la réforme du gouvernement français, car il faudrait avoir travaillé 43 ans, contre 42 actuellement. Au Québec, il faut avoir atteint l’âge de 65 ans pour bénéficier d’une retraite dite pleine – indépendamment du temps travaillé. Notons cependant qu’à l’inverse des Français, des Québécois ont accès à des régimes d’épargne-retraite auxquels l’employeur a contribué.

Les manifestants présents devant le consulat brandissaient des affiches caricaturant le président Macron comme un souverain. Des images rappelaient également le pouvoir de la rue pour les acquis sociaux et dénonçaient la répression policière de manifestations que les opposants jugent pacifiques.

L’opinion publique française est majoritairement opposée à la réforme. S’il est impossible de connaître l’avis des dizaines de milliers de Français qui résident à Montréal, les résultats des dernières élections au bureau de vote du consulat français de la métropole montrent que ceux-ci soutiennent les partis opposés à la réforme.

Aux élections générales de 2022, la candidate de l’union de la gauche avait obtenu plus de 60% des suffrages face au candidat du parti de M. Macron. Lors de l’élection présidentielle, le candidat de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, avait réuni près de 35% des voix des Français de Montréal, contre 32% pour le président Macron.