Handicap: Portée par une cause plus grande que soi
«SVP, ne dites pas que je souffre d’un handicap, comme le disent souvent les journalistes… Car ce n’est pas vrai, je ne souffre pas», nous a demandé d’entrée de jeu Maude Massicotte lorsque Métro l’a jointe pour parler son engagement communautaire.
Maude Massicotte est atteinte de paralysie cérébrale et porte des appareils auditifs aux deux oreilles. Mais cela n’empêche pas cette jeune femme dynamique de se dévouer à la cause des personnes handicapées dans le but de briser leur isolement et sensibiliser la société à leurs défis.
Aujourd’hui, elle est agente de communication au ROSEPH, le Regroupement des organismes spécialisés en emploi pour personnes handicapées, en plus d’être coordonnatrice d’InterAidance, un service nouvellement mis en place par l’Institut national pour l’équité, l’égalité et l’inclusion des personnes en situation de handicap (INÉÉI–PSH) afin de soutenir les gens dans le contexte de la COVID-19. Maude Massicotte est aussi formatrice chez Formation Altergo et siège à quatre conseils d’administration, ceux de l’organisme Ex æquo, de RSI Propulsion, de la Fondation MoonChild et de DéfPhys Sans Limite, organisme qu’elle a fondé il y a cinq ans qui organise des sorties et des activités sociales pour les personnes de 18 à 30 ans avec ou sans handicap physique.
Pourquoi cette cause vous tient-elle à cœur?
Parce que je suis moi-même en situation de handicap et je déplore qu’il n’existe pas de programmes ni d’allocations [financière] après qu’on ait atteint 18 ans. On est laissés à nous-mêmes, on nous laisse tomber… Et DéfPhys Sans Limite apporte un peu de réconfort. C’est une façon d’aider mes compatriotes et de sensibiliser la population à la réalité des personnes en situation d’handicap.
Êtes-vous parfois découragée devant tout ce qui reste à faire?
Non, je dirais qu’il y a eu beaucoup d’avancées et de projets. Il ne faut pas se boucher les yeux en matière d’accessibilité des bâtiments, des commerces et de l’urbanisme en général. Mais cela va au-delà de ça.
C’est une façon d’offrir des services de manière égalitaire pour tous. C’est beau d’avoir des commerces accessibles, mais si les employés ne sont pas sensibilisés [à nos enjeux], on n’est pas plus avancés. C’est aussi l’attitude [des employés] qui me répondent… Je vois et je sens que je suis la bienvenue ou pas.
«Il y a très peu de logements accessibles et il n’y a pas de banque centralisée pour ces logements.» – Maude Massicotte
Je vous donne 1 M$. Qu’en faites-vous?
Oh my god! J’investirais dans des logements accessibles pour les personnes en situation de handicap, que ce soit dans un logement communautaire ou autre, parce que la plupart des personnes ont besoin d’aide à domicile.
Quels sont vos projets d’avenir?
Déménager dans un logement plus adapté à mes besoins, ma réalité. Et voyager quand la situation va nous le permettre. J’aimerais aller en Italie.
De poursuivre mon travail en tant que porte-parole pour les jeunes adultes en situation de handicap, qui sont très peu représentés à l’heure actuelle.
En rafale
Votre livre préféré?
Si c’était vrai de Marc Levy
Votre dernier voyage?
Toronto, pour l’organisme DéfPhys Sans Limite
Montréal en trois mots?
Haute en couleurs
Votre prochain achat?
Des draps en flanellette, car il commence à faire froid pour dormir dans des draps de coton
Une fois par mois, Métro propose, en collaboration avec le Conseil jeunesse de Montréal, des portraits de jeunes inspirants.