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Changements climatiques: il reste 9 ans pour éviter la catastrophe

Photo: Trevor Bexon/Getty Images

L’heure est grave et le point de non-retour bientôt franchi. Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a publié lundi le premier volet de son nouveau rapport qui témoigne de l’accélération sans précédent du réchauffement climatique.

S’il est déjà trop tard pour empêcher un réchauffement global de la planète et des changements climatiques, les experts du GIEC avertissent qu’il est encore temps de réduire la température sous la barre des 2°C, limite fixée par l’Accord de Paris, en prenant des décisions immédiates en ce qui concerne les émissions de CO2. Selon les 5 scénarios émis par le rapport du GIEC, les températures d’ici la fin du siècle pourraient atteindre la moyenne de 1,4°C dans le scénario le moins émetteur et jusqu’à 4,4°C de moyenne pour le pire scénario.


Si seul le scénario le plus optimiste et moins émetteur peut permettre d’empêcher cette hausse de plus de 1,5°C et ses conséquences dramatiques, cette limite pourrait être dépassée d’ici 2030, soit bien plus tôt que ce qu’avaient anticipé les experts lors de leur dernier rapport.

Il est désormais prouvé et évident que «l’influence humaine a réchauffé le climat à un rythme sans précédent depuis au moins les 2000 dernières années», prévient le rapport du GIEC et ce dans toutes les régions du monde.

Avec cette tendance, des phénomènes comme la fonte des glaces, la montée du niveau des océans ou la hausse des températures semblent inéluctables. Et les derniers épisodes de catastrophes naturelles qu’ont connues plusieurs régions du monde au cours des derniers mois, comme les inondations, les incendies, les sécheresses et les chaleurs extrêmes deviendront bientôt des phénomènes de plus en plus récurrents.

Ce rapport écrit par 234 scientifiques de 66 pays se base sur plus de 14 000 études scientifiques et pose une nouvelle fois, un avertissement dur aux décideurs du monde. Et ce moins de 100 jours avant la 26e conférence climat de l’ONU (COP26) à Glasgow qui s’annonce d’ores et déjà comme un rendez-vous crucial dans la lutte contre les changements climatiques.

Face à l’urgence climatique, il est temps d’agir

Pour le secrétaire général des Nations unies António Guterres, «ce rapport doit sonner le glas du charbon et des combustibles fossiles, avant qu’ils ne détruisent notre planète. Si nous unissons nos forces dès maintenant, nous pouvons éviter une catastrophe climatique, mais, comme l’indique clairement le rapport, il n’y a pas de temps à perdre ni de place pour les excuses.»

Afin de limiter le réchauffement climatique en dessous des 1,5°C, le GIEC estime que le budget carbone (quantité maximale de CO2 pouvant être libérée) de 400 sera milliards de tonnes d’émissions de dioxyde de carbone (GtCO2) sera épuisé en 9 ans. Pour avoir 66 % de chances de rester dans les limites du budget,
les pays du monde devront réduire les émissions de CO2 d’environ 10 % par an.

Face aux conclusions de ce premier volet du rapport du GIEC, l’Unité d’urgence climatique exhorte le gouvernement fédéral à agir face à l’urgence en lançant « une mobilisation sociale et économique pour faire sa part afin d’éviter de s’enfermer dans une planète inhabitable ».

«Cet été a été un été de réflexion – le dôme de chaleur de juin a tué 569 personnes en Colombie-Britannique, les incendies de forêt dans tout le pays causent des destructions massives – ce qui montre bien que les événements se succèdent à un rythme accéléré. Mais nos gouvernements -fédéral et provincial – ne parviennent pas à nous rallier à la tâche à accomplir.»

Seth Klein, directeur de la stratégie de l’Unité d’urgence climatique

«Le gouvernement fédéral doit s’assurer que chaque individu au Canada est complètement conscient de l’importance de l’urgence décrite dans ce rapport et de ce que nous devons faire en tant que société pour éviter les scénarios les plus mortels et nous préparer à ce qui est déjà en place. Nous avons besoin d’une agence fédérale dotée de ressources suffisantes pour coordonner des programmes intensifs et soutenus d’éducation et d’information conçus pour obtenir le soutien de chaque Canadien dans la restructuration rapide de notre économie que la science exige.» estime Anthony Garoufalis-Auger, organisateur québécois de l’Unité d’urgence climatique.

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