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Toutes les Fiat devraient être Abarth

Photo: Collaboration spéciale

C’est simple: toutes les Fiat devraient être Abarth et arborer le scorpion noir. Et ce, même si ça implique débourser presque 10 000 $ de plus pour ce surcroît (bien nécessaire) de puissance.

La Fiat est de retour en Amérique du Nord depuis presque deux ans maintenant (après 28 ans d’absence, rappelons-le) et son style rétro ainsi que forme de poire font encore craquer tout le monde.

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Mais… avec à peine 101 chevaux sous le capot, la petite italienne n’a pas la fougue pour être autre chose que : «Oh, je la trouve tellement cute!» Heureusement, la version Abarth vient épicer la sauce – pour le 0-100 km/h en 2,5 secondes plus vite…

D’abord, un mot sur cette division Abarth : son fondateur, l’Autrichien Karl Abarth (devenu Carlo au fil de sa collaboration avec le constructeur italien), a choisi son signe du Zodiaque – le scorpion – pour symboliser le venin qu’il injectait aux petites Fiat. La recette a payé, puisque dès la première année (1958), six records internationaux ont été battus.

Et du jour au lendemain, dans les bistros italiens, les clients qui souhaitaient un espresso bien tassé se sont mis à exiger un «caffè Abarth»…

Ça brasse le cocotier
Si vous avez lu notre critique de la Fiat 500 en février 2011, vous vous souviendrez qu’on lui reprochait certaines lacunes importantes. Mais sous la thérapie Abarth, ces manques deviennent de franches qualités.

L’insonorisation est moyen­ne? Tant mieux, ça laisse davantage passer le son (plus guttural) qui sort des (deux) tuyaux d’échappement. L’embrayage est à ce point haut qu’on se tord presque la cheville? Pas grave, on est là pour conduire, sinon on serait en train de relaxer au spa. La suspension cogne? Cette fois, on se fait brasser le cocotier pour une sapré bonne raison, puisque les amortisseurs ont gagné 40 % de fermeté.

Surtout, surtout… la puissance est rehaussée de 58 % (!), à un bien nécessaire 160 chevaux (et 170 lb-pi de couple, en hausse de 73 %), merci à la turbocompression du quatre cylindres MultiAir de 1,4 litre. Plus besoin d’être masochiste pour choisir la Fiat 500 : l’Abarth accomplit le 0-100 km /h en 7,2 secondes et non plus en 9,7 secondes, comme pour la version non vitaminée (boîte manuelle; c’est encore pire avec la boîte automatique).

Soulignons qu’il s’agit du même organe qui propulse la Dodge Dart, mais contrairement à l’impardonnable délai noté sur la nouvelle compacte, il est ici des plus réactifs. Ça aurait été bien si on avait fait passer de cinq à six le nombre de vitesses de la boîte manuelle (la seule livrée avec l’Abarth), mais la bonne nouvelle, c’est que même au dernier rapport, on trouve encore du «jusù» sous la pédale.

Pour presque 10 000$ de plus
Autres modifications, en rafale : la calandre a été retouchée pour avaler plus d’air, la garde au sol a été réduite de 15mm, des roues de 17 pouces peuvent être commandées, les disques des freins sont de plus grand diamètre, leurs étriers arborent le «rosso» italien, le système antipatinage peut être entièrement désactivé, des décalques Abarth sont disponibles, les bas de caisse sont plus marqués et l’aileron prolonge davantage la ligne du toit.

Dedans, on retrouve quelques écussons arborant le scorpion, les traditionnelles pédales d’aluminium, un indicateur de suralimentation et, surtout, des sièges sport beaucoup plus enveloppants (donc, confortables) que les sièges «normaux».

La facture aussi, évidemment, a été rehaussée : du prix d’étiquette sous les 15 000 $, on atteint les 24 000 $, ce qui comprend, au-delà des ajouts de performance énumérés ci-haut, la communication Blue&Me, la climatisation, le régulateur de vitesse, un système audio haut de gamme et les phares antibrouillard. On peut allonger un peu plus de bidous pour les sièges chauffants (ahhhh), une nouveauté pour 2013.

Ce qui demeure? Les contrôles et infos cryptiques (conservez le manuel du proprio à portée de main, vous en aurez besoin) et l’aspect bien peu pratique d’une voiture deux portes. Mais dans l’Abarth, tout comme dans la Fiat 500, l’espace cargo derrière la banquette est plus généreux qu’on le croit (suffisant pour deux petites valises, en tout cas) et si tout le monde y met du sien, les quatre passagers que peut accueillir l’habitacle ne souffriront pas (trop) de claustrophobie.

Pas la Mini, mais…
Même si elle est courte d’empattement, haute sur patte et qu’elle mise sur une poutre de torsion à l’arrière (une architecture plus sautillante qu’une suspension indépendante), la Fiat est capable d’en prendre. D’ailleurs, on a toujours dit que sa silhouette évasée lui permettait, à la différence des autres petites, de mieux résister aux vents latéraux.

Certes, la Fiat Abarth n’est pas encore une Mini Cooper S.

Pour deux bonnes raisons : sa direction, même si elle s’est précisée de 10 % par rapport à celles de la Fiat «normale», n’aura jamais l’onctuosité de l’autre icône, britannique celle-là. Et avec plus des deux tiers de son poids qui reposent à l’avant, la Fiat marquée du scorpion réagit de façon trop imprévue pour être comparée à la solidité imperturbable de sa concurrente.

Reste que le régime Abarth insuffle à la Fiat 500 un zest de passion qui fait disparaître cette neutralité, pour ne pas dire cette banalité de conduite qui n’allait pas du tout avec son allure impertinente. La petite n’est pas la plus stable en piste, mais en ville, elle est l’une des bonnes championnes dans la circulation. Encore plus maintenant qu’elle a (enfin) du cœur au ventre…

***

POUR

  • Ça brasse le cocotier pour quelque chose, au moins
  • Sièges sport plus confortables
  • Parfaite citadine – maintenant avec du cœur au ventre
  • Style qui fait encore craquer

CONTRE

  • Suspension qui brasse le cocotier
  • Presque 10 000$ de plus que le prix de base
  • Contrôles cryptographiques
  • Deux portes : pas pratique

***
Fiche technique

  • Sous-compacte deux portes, quatre places
  • Moteur : quatre cylindres 1,4L turbo (MultiAir)
  • Performances : 160 chevaux, 170 lb-pi
  • Boîte : manuelle cinq vitesses
  • 0-100 km/h : 7,2 secondes
  • Consommation (/100 km) : 7,1 L (ville), 5,7 L (autoroute)
  • Direction : électrique
  • Suspension : poutre de torsion (arrière)
  • Cargo : 269 litres (759 litres banquette rabattue)
  • Roues : 16 ou 17 po
  • Concurrence : Mini Cooper S, mais aussi Focus ST et Volkwagen GTi
  • Prix : à partir de 23 995 $

Nadine Filion présente une chronique automobile chaque lundi à l’émission
Ça commence bien, à V.

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