Budge Studios : des enfants à toute la famille
Après bientôt neuf ans à faire des jeux pour les jeunes enfants, Budge Studios grandit et s’intéresse désormais à toute la famille, de 7 à 77 ans.
Budge Studios est probablement l’un des plus grands succès méconnus de l’industrie montréalaise du jeu vidéo. L’entreprise compte 48 applications à son actif, dont la plupart sont associées à des marques parmi les plus connues des tout-petits, comme Barbie, Caillou, Thomas & Friends, les Schtroumpfs, Dora, Ma petite pouliche et les Calinours. Ses jeux ont été téléchargés pas moins de 750 millions de fois à ce jour.
«Notre marché est mondial, mais tout est fait ici à Montréal», explique le cofondateur et co-PDG du studio Michael Elman. Dans les grands bureaux blancs à aires ouvertes du Mile-End où Budge Studios est installé, 115 employés s’occupent de tous les éléments de la création, comme le design, l’art, la programmation, l’analyse de données et le marketing. «Dire qu’on a embauché notre premier programmeur sur Craigslist», lance en riant David Lipes, l’autre co-PDG et l’un des trois cofondateurs de l’entreprise avec Noémie Dupuy.
Signe de stabilité dans l’entreprise, le programmeur déniché sur le site de petites annonces web est toujours à l’emploi de Budge Studios, désormais comme directeur technique.
Créer des jeux pour enfants
Budge Studios est né en 2010 à peu près en même temps que l’iPad. Ce n’est pas un hasard. «Nous avons tout de suite vu que ça allait être intéressant pour les enfants. Et j’imagine que nous avions raison, puisque c’est rapidement devenu l’appareil le plus populaire pour les jeunes et la famille», se souvient David Lipes.
Réaliser des jeux pour enfants compte son lot de défis uniques, et Budge Studios s’est promptement développé une expertise pour les relever. « C’est notre force. Nous savons comment concevoir des jeux appropriés pour les jeunes et comment nous adapter à leur dextérité », résume Michael Elman. L’entreprise a aussi à son emploi deux avocats qui s’assurent notamment que les applications respectent la vie privée des tout-petits.
Alors que les studios de jeux vidéo réguliers souhaitent simplement que les joueurs passent le plus de temps possible devant leurs produits, les amateurs de Budge Studios doivent pour leur part limiter leur temps d’écran. « Le temps d’écran est un problème important », concède Michael Elman. Pour ce père de famille, la qualité du temps passé par un enfant devant une tablette doit toutefois aussi être considérée. « Est-ce qu’il ne regarde que des vidéos, ou est-ce qu’il s’investit dans une application éducative ou créative? Ce n’est pas la même chose », médite-t-il.
Une nouvelle étape commence
Après bientôt neuf ans, les premiers amateurs de Budge Studios ont grandi, et l’entreprise montréalaise est prête à les suivre dans l’adolescence. C’est pour cette raison qu’elle a lancé cette année Budge Games, une nouvelle division de 25 employés qui se consacrent aux jeux pour toute la famille.
Sa première création du genre arrive sur l’App Store aujourd’hui et sur Android la semaine prochaine. Transformers Bumblebee Survolté! est un jeu d’action inspiré des années 80, où le joueur contrôle la célèbre voiture jaune de la franchise. Son lancement coïncide avec la sortie à venir de Bumblebee, un nouveau film Transformers qui se veut lui aussi plus familial que les précédents.
Budge Games lance son premier jeu dans un marché chargé, où les titres ne manquent pas. Michael Elman estime cependant que son expérience avec les tout-petits permettra au studio de se démarquer. « On fait beaucoup d’essais avec des enfants directement, même les plus jeunes, ce qui est plus rare dans l’industrie », explique-t-il. Transformers Bumblebee Survolté! est conçu pour toute la famille, incluant les adultes, mais l’équipe s’est assurée qu’un jeune de huit ans sera capable d’y jouer.
Le jeu n’est que le premier d’une longue série pour Budge Games, qui compte expérimenter avec des genres variés au cours des prochaines années. « Est-ce que l’on fera un jour des jeux pour joueurs plus avertis? Peut-être, mais pas aujourd’hui, prévient toutefois Michael Elman. Pour l’instant, on se concentre sur la famille. »