Méfiez-vous des escrocs qui volent de l’argent aux jeunes victimes de sextorsion
Le Centre canadien de protection de l’enfance a émis un avertissement via son site Cyberaide.ca concernant le risque de se faire piéger par des organisations ou des individus qui prétendent pouvoir aider à la suite d’un incident de sextorsion. Ceux-ci prétendent faussement pouvoir assister les victimes à récupérer leurs photos ou vidéos intimes ou à les faire retirer d’internet, mais en profitent plutôt pour leur soutirer de l’argent.
Il n’y a absolument rien de drôle dans le phénomène de la sextorsion chez les jeunes, mais malheureusement, les problèmes ne se terminent pas toujours là.
Appelées « recovery scammers », ou escrocs du recouvrement en français, ces personnes mal intentionnées décident parfois d’étirer le supplice en se faisant passer pour des pirates informatiques à chapeau blanc ou des entreprises de cybersécurité et de gestion de réputation.
Ce sont plusieurs signalements de victimes que Cyberaide.ca, un site web appartenant au Centre canadien de protection de l’enfance, a tristement constatés.
Comment reconnaître un escroc du recouvrement
Toutes les victimes de sextorsion sont vulnérables après s’être fait piéger, mais spécialement les jeunes, puisqu’ils risquent d’être seuls là-dedans, et hésiter à en parler à un adulte.
Ça, les arnaqueurs en profitent et n’ont pas honte de se faire passer pour des pirates informatiques à chapeau blanc ou des entreprises de cybersécurité et de gestion de réputation.
Règle générale, ces escrocs approchent de jeunes victimes de sextorsion et leur disent que:
- Ils emploient des détectives privés qui peuvent les aider;
- Ils offrent des services payants aux personnes qui se font piéger par des sextorqueurs;
- Ils peuvent prouver qu’ils ont empêché la distribution d’images intimes, traduits des extorqueurs en justice, protégés des informations personnelles ou sécurisés des comptes en ligne.
Des exemples concrets ont d’ailleurs été rapportés à Cyberaide.ca:
Une entreprise dit avoir piraté un sextorqueur et « pris des captures d’écran » de messages envoyés par celui-ci aux contacts et amis de la victime. Les amis de la victime disent n’avoir jamais été contactés par le sextorqueur. L’entreprise continue de solliciter la victime et tente de la convaincre à acheter ses services en lui envoyant de fausses nouvelles sur les activités du sextorqueur.
Toujours selon Cyberaide.ca, un autre exemple pourrait être:
Une entreprise fait payer 1500$ à une victime pour 30 jours d’assistance en lui disant que, si elle n’agissait pas, le sextorqueur ferait circuler des rumeurs à son sujet pour la faire passer pour un pédophile. Cette même entreprise a dit à une autre victime qu’elle lui recommandait de faire durer la conversation avec le sextorqueur aussi longtemps que possible, le temps qu’un « expert » le contacte. L’expert a dit à la victime qu’il pourrait seulement l’aider moyennant une somme de l’ordre de 300 $ à 500 $.
Éviter toute forme d’aide de ces services en ligne
Bien que ça sonne comme une porte de sortie intéressante au premier abord, les témoignages des victimes à Cyberaide.ca démystifient tout ça.
Au contraire, les experts déconseillent carrément de rechercher ce type de service pour la simple et bonne raison que c’est trop difficile de savoir s’ils sont fiables et légitimes.
Ils ne permettent absolument pas de résoudre la situation et poussent plutôt à la revictimisation, soit le fait de faire revivre à la personne son traumatisme.
D’ailleurs, on se rappelle que les photos et les vidéos à caractère sexuel de personnes mineures sont totalement illégales.
Ça, ça veut dire que les plateformes qui les hébergent ne devraient pas hésiter à les supprimer, chose qui ne devrait absolument pas demander à payer quiconque pour venir en aide au jeune.
Quoi faire si son enfant ou adolescent se fait sextorquer?
Bien que beaucoup de parents fassent de leur possible pour faire de la prévention auprès de leur enfant, malheureusement, la sextorsion peut tout de même arriver.
Si ça arrive, on doit d’abord immédiatement couper la communication entre la victime et l’agresseur, notamment en désactivant, sans supprimer, les comptes utilisés lors de la communication.
On ne cède pas à son chantage, et on ne lui envoie d’argent en aucun cas.
Évidemment, on doit signaler tout aussi rapidement la situation à Cyberaide.ca via la fiche de signalement en ligne, par téléphone ou en contactant la police.
C’est également recommandé de conserver les conversations, les noms d’utilisateur du sextorqueur, les détails de ses comptes de médias sociaux, ainsi qu’une copie des conversations des images envoyées par le jeune.
Souvent, ce sont des choses auxquelles on ne pense pas dans l’énervement de la situation, mais elles peuvent s’avérer bien pratique, notamment pour éviter que ça se reproduise à d’autres.
Finalement, on n’hésite pas à se tourner vers Cyberaide.ca si on a besoin de ressources. D’un côté, pour leurs analystes, qui ont certains outils pour nous aider à enlever des photos et vidéos du web, mais aussi pour leurs services de soutien du Centre canadien de protection de l’enfance.
Ils ont l’habitude de fournir du soutien émotionnel, des plans de sécurisation, mais peuvent aussi proposer un thérapeute ou un service d’aide aux victimes.