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Le réseautage à l’ère des réseaux sociaux

Photo: Métro

Avec l’arrivée des réseaux sociaux, le réseautage professionnel a pris beaucoup d’ampleur sur la Toile ces dernières années. Qu’en est-il des endroits dits «traditionnels» pour nouer des relations d’affaires? Les 5 à 7 et cocktails professionnels, les déjeuners d’affaires ainsi que les conférences sont-ils devenus désuets pour les gens à la recherche de nouveaux contacts, opportunités d’emploi et occasions d’affaires?

Selon Michel Leblanc, président et chef de la direction de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, tout indique que la popularité du réseautage traditionnel n’est pas près de baisser. «L’an dernier, nous avons vu une augmentation de 28 % du nombre de nos activités de réseautage, note-t-il. Très souvent, nos activités affichent complet.» Ce dernier voit par ailleurs les outils de réseautage du web comme complémentaires aux activités de réseautage traditionnelles, et pas du tout comme opposés à celle-ci.

«On a parfois l’impression qu’avec l’avènement des réseaux sociaux, les gens n’ont plus envie de se déplacer afin de rencontrer d’autres gens, mais c’est tout le contraire qui se produit, affirme-t-il. Plus on rencontre des gens sur la Toile, plus on veut les rencontrer en personne. Par ailleurs, les gens qui ont amorcé une relation d’affaires sur le web ont absolument besoin, à un moment donné, d’un contact physique, car c’est de cette manière que l’être humain bâtit une relation de confiance.»

Le réseau social à vocation professionnelle LinkedIn, créé en 2003, a entre autres permis à des milliers de personnes de se construire un réseau de contacts professionnels et de nouer des relations d’affaires. Il compte d’ailleurs aujourd’hui plus de 150 millions de membres dans le monde, dont 6 millions au Canada. Facebook et Twitter sont également devenus des incontournables pour ceux et celles souhaitant élargir leur réseau professionnel.

Michel Leblanc souligne également que les outils de réseautage virtuels s’avèrent très pratiques pour faire le suivi d’une activité de réseautage traditionnelle. «Le réseautage demandant un contact soutenu et non unique, il devient beaucoup plus facile avec les réseaux sociaux», explique-t-il.

Témoignages

  • Anne-Marie Archambault: un emploi grâce à Twitter

En septembre 2010, après avoir travaillé dans une boîte de production documentaire pendant plus de deux ans, Anne-Marie Archambault s’est retrouvée à la pige. La scénariste et conceptrice de documentaire a alors commencé à être plus active sur les réseaux sociaux, plus particulièrement sur Twitter.

«J’étais chez moi, à la recherche d’un emploi, et j’avais besoin d’interagir avec des gens, explique la jeune femme. Je me suis alors mise à partager des liens que je trouvais intéressants et à tisser des liens avec des gens de mon domaine.»

Un jour, sur Twitter, une productrice propose à Anne-Marie de la rencontrer pour prendre un café. Les deux femmes se rendent vite compte qu’elles ont plusieurs atomes crochus. Quelques jours plus tard, Anne-Marie reçoit un appel de la boîte de production pour laquelle la productrice travaille. Depuis, elle y occupe un poste de chargée de contenu.

«Cette productrice et moi, on ne se serait sans doute jamais rencontrées sans Twitter, assure-t-elle. Je compare souvent Twitter à un 5 à 7 où tu vas seul. Tu commences par parler aux gens que tu connais, puis ceux-ci te présentent à d’autres et ainsi de suite. Le premier pas est parfois difficile à faire, mais une fois que tu es lancé et que tu t’assures de publier des trucs pertinents fréquemment, tu as des chances de te faire remarquer. La recherche d’un emploi devient beaucoup plus facile à ce moment-là.»

  • Patrick Préville: la pêche aux collaborateurs

Bien avant de fonder sa propre firme de relations publiques, Indice RP, Patrick Préville se plaisait déjà à participer à des activités de réseautage traditionnelles. Qu’il s’agisse des activités de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, de celles de la Société québécoise des professionnels en relations publiques ou celles du SAJE, organisme grâce auquel il a pu fonder son entreprise, ce jeune entrepreneur a rapidement compris que le réseautage traditionnel pouvait lui permettre de faire des rencontres fructueuses pour l’avancement de sa carrière et de sa compagnie.

«On rencontre souvent, dans les conférences et lunchs d’affaires, des gens occupant des postes de prise de décisions, explique ce consultant en relations pu­bliques. Les activités de réseautage permettent également de se pratiquer à “vendre sa salade” à des clients potentiels, ce qui donne un avantage concurrentiel.» Patrick affirme que, grâce à sa présence à différentes activités de réseautage, il a pu nouer plusieurs relations d’affaires.

«Il ne faut cependant pas aller à ce genre d’activité en pensant uniquement à rencontrer des clients potentiels, concède-t-il. Il faut avoir l’esprit ouvert. Moi, j’y ai rencontré beaucoup de collaborateurs. Les réseaux sociaux permettent d’ouvrir des portes, mais le web a ses limites. Une relation d’affaires, c’est comme une relation amoureuse : elle ne peut pas s’épanouir si elle reste strictement virtuelle!»

***

Yulbiz: Bloguer et réseauter
L’organisme Yulbiz a été fondé en 2006, à une époque où encore peu de gens possédaient un blogue professionnel. Philippe Martin et Michelle Blanc, qui en alimentaient chacun un, et qui se citaient l’un et l’autre, ont alors eu l’idée d’aller prendre un café afin de se rencontrer. Quelques mois plus tard, d’autres blogueurs se sont joints à eux. Aujourd’hui, chaque dernier mardi du mois, ils sont presque une centaine à se rencontrer dans un bar ou un resto de la ville afin de faire du réseautage.

«C’est une formule de 5 à 7 toute simple qui permet à des gens qui ont des blogues, professionnels ou non, et qui travaillent dans le milieu des communications ou non, de se rencontrer, décrit Philippe Martin, blo­gueur, consultant et cofondateur de Yulbiz. Au fil du temps, différentes personnes ont développé des projets ensemble. On est devenu une petite chambre de commerce. Les gens apprécient ce genre de rencontre, car c’est différent de mettre un statut sur Facebook, de tweeter ou de communiquer sur des blogues ou sur LinkedIn.»

Ayant combiné avant l’heure réseautage traditionnel et réseautage virtuel, Yulbiz a fait des petits : d’autres initiatives Yulbiz se sont multipliées ailleurs dans la province, et le concept s’est répandu un peu partout dans le monde.

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